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James Blunt : le Nicolas Hulot de la chanson ?

Une plante verte peut en cacher une autre…

 

Pour chanter la sauvegarde planétaire ou faire les malins en interview sur l’urgence climatique, les artistes ne manquent pas. Seule une question cruciale se pose : quels chanteurs s’engagent de manière concrète contre le réchauffement climatique ? N’y voyez pas un cynisme de mauvais goût, mais c’est bien l’horripilant James Blunt qui aimerait s’adjuger la première place du militantisme de terrain. Pari pas gagné pour autant…

A chaque vente de billets pour un de ses concerts via internet, l’ancien militaire reconverti en chèvre pleureuse chouinant « Tu es merveilleuuuuuuuse, tu es merveilleuuuuuuse, tu es merveilleuuuuuse, c’est la véritééééé ! », plante un arbre dans son jardin à Ibiza. Il doit avoir un très très grand jardin James Blunt. Et le plus sérieusement du monde, la pleureuse anglaise est venue expliquer à Taratata le mois dernier qu’il y a « des pommiers, des orangers, des citronniers, des pruniers et je suis fier de pouvoir dire que c’est moi qui les ai tous plantés. Je fais ce que je peux à mon échelle ». On connaissait la manoeuvre avec Peugeot qui s’achète une bonne conscience en Amazonie à travers la plantation d’un arbre dès qu’une voiture sort de sa production. C’est bien connu, la consommation d’un 4×4 essence se compense par un arbre en terme d’émission-absorption de CO2… Belle supercherie des industriels désormais adoptée par les musiciens donc, pour oublier qu’ils prennent l’avion plus de raison.

En 2008, Radiohead avait été le premier groupe reconnu à se la jouer écolo. Outre emmerder les journalistes en annonçant qu’il n’y aurait pas de liste d’invités presse pour ses concerts – les critiques ont dû se présenter à vélo le 5 juin à 12 heures devant les locaux de la maison de disques parisienne. Seuls les cinquante premiers ont été récompensés par un billet bien mérité…-, la bande de Thom Yorke invitait les fans à ne pas venir en voiture à ses concerts, préférant que le public se déplace en transports en commun. L’auto était « acceptée » en co-voiturage. Un diagnostic de l’impact écologique de leur tournée avait été également commandée aux Amis de la Terre afin de minimiser le coût énergétique.

Tryo a trouvé le bon filon : faire sa pub gratos via un
engagement relayé par les médias, tout en développant le green merchandising.


En France, même si les passages radio de Respire par Mickey 3D (2006) ont volé la vedette à Tryo, le « groupe roots » a multiplié les passages médiatiques pour vanter sa tournée « verte » en 2009, appelant même à voter Europe-Ecologie et à militer pour Greenpeace. Un bon moyen de faire son auto-promo sans débloquer un budget pub du côté de leur maison de disques. Tout bénef’… « Notre but, ce n’est pas de sauver la planète, tempère Mali, l’un des leaders. Il s’agit de montrer que c’est possible. On a effectué un bilan carbone sur notre première partie de tournée, on va financer un programme de reforestation en compensation. Depuis, on a vu que certaines salles où l’on est passé ont fait aussi leur propre étude. »

En terme d’engagement politique au sens propre du terme, Sanseverino a franchi le cap. Aux dernières régionales en Ile-de-France, le guitariste manouche avait rejoint en 39e position la liste Europe-Ecologie. Un choix surprenant de la part d’un chanteur qui annonçait, en 2006 sur les ondes de RFI, « je n’ai pas l’impression d’être engagé ». Sa chanson Le Swing du président demande pourtant au Président d’arrêter le nucléaire. Il fallait sûrement y voir un signe prémonitoire.

Sanseverino a tenté l’aventure de l’engagement écologiste aux dernières régionales.
Feu de paille ou investissement sur la durée ?


Seheno a mis en actes ses paroles prônant un retour à la nature. Cette chanteuse malgache, qui commence à faire sa petite place dans le milieu de la world, a tenu à réaliser un CD le plus propre possible. Bien que la chimie soit incontournable dans la conception d’une galette, il est possible de faire un effort sur les a-côtés. « Des ateliers équitables à Calcutta ont réalisé la pochette en carton et vêtements recyclés : les chutes de vêtements en coton sont broyées, puis cousues à la main par les artisans relieurs, et enfin imprimées. Sa fabrication est donc non polluante, recyclée et réalisée en commerce équitable », précise l’artiste.

A part les saltimbanques précités, qui s’engagent concrètement ? Après des heures à fouiner sur le web, Sourdoreille a le regret de vous annoncer que les artistes foncièrement green ne courent pas les rues. Un constat peu surprenant après réflexion.

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2 commentaires

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Julien 09.03.2011

Excellent sujet ! Pour rebondir sur ton post elfada, le site laboequitable.fr explique très bien les nuances entre équitable, éthique et écologique ;)

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elfada 12.01.2011

Pour Seheno, attention, commerce équitable n’est pas forcément écologique…car il a bien fallu leur faire prendre des transports depuis Calcutta! Mais c’est toujours plus léger qu’un processus industriel!

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