Avant la sortie de son album le 16 septembre, Laurent Lamarca nous a reçus à une terrasse de bistrot. Trois jours avant de rejoindre la playlist estivale de France Inter, voici les confidences d’un mec enjoué, loin de l’écorché vif qu’il porte dans ses textes. Entre un fan gay hystérique et sa source d’inspiration, il y avait matière à ergoter.
Laurent Lamarca comme nom de scène : tu as le même ego que Claude François ?
(rires) Non, j’ai rien changé mais il y a une vraie histoire. A la base, j’avais des groupes à Lyon avec deux potes. On s’est un peu mangé la gueule car on voulait faire nos trucs, mais on ne pouvait pas les faire tout seul… Pendant longtemps, je leadais le groupe sans l’assumer. Arrivé à Paris, je ne voulais plus chanter et juste composer pour les autres. L’envie est revenue et j’ai donc décidé d’assumer mon envie de tout faire, en bossant avec les autres bien sûr. En prenant mon nom, ça devenait clair. Puis, il sonne pas mal. En plus, mes groupes n’avaient que des noms pourris, donc ça simplifie (sourire).
Tu as écrit une chanson sur la fugue de ta sœur à 15 et demi. Ton entourage représente ta principale source d’inspiration ?
A fond ! Souvent, j’aime bien prendre le rôle de la personne qui a vécu l’histoire. C’est marrant. Il y a des façons différentes d’écrire : en grattant, en commençant un texte, en lisant celui d’un autre. Toutes sont intéressantes. Quand j’ai la pêche, je ne fais pas grand chose (rires). L’inspi n’est pas là quand il ne se passe pas grand chose dans la vie en général. Je suis plus dans l’émotion, les rapports humains…
L’engagement te laisse de marbre ?
Je ne suis pas fan de la chanson engagée. J’aime l’engagement dans la musique dans le sens où le chanteur donne de soi, mais l’engagement politique chanté, je n’accroche pas. Donner des leçons, dire « Il faut vivre comme ça… » Trois ans après, tu reprends et te dis « Ouah, j’ai changé ».
Sur scène, tu as l’air timide. Tu passes ta main dans les cheveux, baisse parfois les yeux… A l’instar d’un politique adepte de media-training, serais-tu prêt à embaucher un coach ?
Au début, il y a 3 ans, j’étais timide et vraiment coincé. Aujourd’hui, je peux tenir le show et m’exprimer. Je m’améliore vraiment. Donc non, je ne me vois pas faire des entraînements (sourire). Je suis comme ça et ça me plaît.
Le Fair 2013 t’apporte quoi au quotidien ?
Plein de trucs. C’est une compile assez écoutée par tous les pros à Paris. Ça m’a apporté des contacts. Après, t’as une bourse de 6000 euros qui permet d’investir. J’ai aussi eu quelques cours de chant, plus pour la forme dans mon cas. Hier, j’ai engagé un partenariat avec le Studio des Variétés. Sans le réseau du Fair, je ne les aurai pas connus.
Tu gères tes réseaux sociaux. Peut-on dire que t’es un geek ?
Oui, je gère mon Facebook. D’ailleurs, je trouve ça con qu’un artiste ne le gère pas. C’est quand même l’un des rares moyens pour communiquer directement avec son public. Via Twitter, je suis allé jouer en appartement à Lille. « Les fans » m’ont payé le billet de train et on a bu quelques bières, c’était vraiment bon esprit. Pour le côté geek j’étais à fond sur mon PC au lycée.
Le message le plus hallucinant reçu d’un fan ?
Je compte sur toi pour ne pas dire son nom, je viens de trop me confier (fou rire). Ouais, donc, j’ai reçu ce mail d’un homme quarantenaire qui dit adorer mes chansons. « Tu es beau, craquant, mignon… Je suis châtain, yeux verts, 1,85m. » Je suis perdu en lisant ça, donc ne réponds pas. Puis je reçois une lettre avec la même chose qu’il a adressée à la Sacem. Là où ça devient fou, c’est que le mec a trouvé mon adresse et j’en ai reçu deux autres. Il va falloir que je lui réponde et je suis sûr qu’on va pouvoir en rire. En tout cas, je suis touché par son intérêt.
Tu traînes dans les salles de concert ?
A Paris, je vais voir mes potes qui jouent bien sûr. J’aime beaucoup les petites salles, comme L’International. C’est cool, je pique des trucs aux guitaristes (rires). Sérieux, c’est sympa comme lieu.
Avant la musique, tu bossais dans quoi ?
Au RSA (sourire). J’ai fait des trucs super intéressants, genre rayon fruits et légumes chez Auchan. Après le bac, j’ai aussi bossé dans la hotline informatique. C’est dingue ça ! Au tout début d’internet, les mecs ne connaissaient pas l’ordi. Même pas un double clic. J’ai vu des collègues péter des câbles et se faire virer.
Dernière question, tu dois échanger ta vie avec quelqu’un pendant un an. Qui choisis-tu ?
C’est dur. Ma meuf est enceinte… Mais non, je ne crois pas avoir envie d’être enceinte. Enfin, pfff ! Si, j’aimerais bien être dans la peau d’une meuf pour savoir comment on te regarde. Même si la société bouge, j’aimerais comprendre leur vie. Ayant grandi entouré de ma sœur et mes cousines, et n’étant moi-même pas une meuf comme tu peux le constater, ça m’intrigue.
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