Comme ces sénateurs octogénaires qui s’attachent à leur mandat bien que déconnectés de la réalité, Pascal Nègre est en décalage avec le monde des musiques actuelles. Le directeur d’Universal vient encore de prouver qu’il n’est qu’un has-been qui n’arrive pas à vivre dans son siècle en annonçant que le streaming ne doit plus être gratuit.
L’info provient de Rue 89. Pascal Nègre, invité de l’émission Univox sur Radio Campus, a lâché : « Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites qu’au bout d’un moment, le gars, il faut qu’il aille acheter le titre ». Osant ajouter hors-antenne : « Quatre écoutes, c’est suffisant pour savoir si on veut acheter un titre« . Une hérésie pour les amateurs de zic et de web.
Le patron d’Universal me fait penser à ses patrons de presse qui n’ont pas pris le virage web au début des années 2000 alors que l’érosion du papier était déjà lourdement entamée. Plutôt que viser la complémentarité papier/web, ces patrons ont vu leurs ventes se casser la gueule et leurs sites être aujourd’hui à la traîne car arrivés trop tard sur le marché. C’est pareil pour Pascal Nègre. Avec le blé accumulé pendant l’âge d’or du vinyl, de la K7 et du CD (des années 70 au milieu des années 90), les PDG de majors auraient dû investir en masse dans les réseaux sociaux musicaux à la Myspace ou dans le streaming tel Deezer. Pas besoin d’être économiste pour savoir qu’un développement horizontal, jouant sur la diversité des supports, évite de perdre des parts de marché. Sans pour autant oublier son métier d’origine.
Au lieu de ça, les majors ont continué à croire qu’ils pouvaient se sucrer sur des CD vendus trop cher, où l’artiste ne touche pas plus de 20 % – pour un auteur, compositeur et interprète – alors que ces nantis de producteurs sans morale prennent 52% des recettes d’une galette. Vous comprenez maintenant sûrement mieux pourquoi Nègre est attaché à son vieux modèle économique. Et surtout, ce qui énerve l’ancien DJ d’une radio départementale (Ouest FM), c’est que son bonus annuel s’est effondré , parallèlement aux ventes de disques. Car il est bon de savoir que ledit bonus peut représenter jusqu’à 75 % de ses revenus. Dur dur lorsqu’on émarge chaque mois à « seulement » 83 330 euros… Le mélomane comprend alors mieux pourquoi l’intéressé confiait en novembre au Figaro :« Ce métier est passionnant car il repose sur de l’irrationnel ».
In fine, les ventes de disque s’effondrent inexorablement. En 2009, le chiffre d’affaires avoisinait 512,1 millions d’euros. Six ans plus tôt, il était de plus de 1,1 milliard. Et à voir comment les jeunes nés fin 80 début 90 consomment la musique à coup de MP3 dégueulant de leur disque dur, de Deezer passé en boucle, personne ne peut imaginer que le CD ait un avenir à moyen terme.
Virez Pascal Nègre ! Boycottez Universal et toutes ces majors iniques ! Retrouvez le plaisir d’acheter un CD à la fin des concerts d’un groupe qui vous a ému. En plus de l’échange avec les artistes, vous réaliserez des économies car le distributeur encaisse près d’un quart du prix global d’un disque. Puis, ce boycott devra ravir ce sardonique PDG qu’est Nègre. Lui qui annonçait en ce début 2011 sur cadremploi.fr cet émouvant message aux chercheurs d’emploi : « Etre sous-payé ce n’est pas important. Ce qui prime c’est l’intérêt du métier ».
bon ben vous aviez pas totalement raison
Oooooh Yeah!