Un nouveau clip aux allures de 1984, mais version 2027.
« Bonsoir à tous, il est 17:30, bienvenue dans cette nouvelle édition, le gouvernement annonce un couvre-feu, ce soir, par la voie de son Ministre des Origines. Sont concernées les personnes dites différentes sur l’ensemble du territoire »
C’est ainsi que débute le court-métrage illustrant le nouveau clip d’Ibrahim Maalouf, réalisé par Jérôme de Gerlache, dans une voiture de police, en 2027. « Run The World (Girls) », c’est le morceau en question. Oui, « Run The World (Girls) », le même titre que le tube de Beyonce, hymne populaire sur l’émancipation des femmes. Ce clin d’œil du trompettiste français s’ajoute au fait qu’Hajiba Fahmy, la danseuse et personnage centrale du clip est une des danseuses de Beyonce.
Partagé aujourd’hui (comprenez : au lendemain du second tour des élections régionales), le clip s’ouvre sur une dystopie flippante (comme toutes dystopies). En 2027 donc, la poussée du nationalisme et les échecs politiques successifs ont débouché sur des lois régressives, xénophobes et liberticides. La voix off de la radio annonce la mise en place de « badges de reconnaissance sur leurs vêtements », l’interdiction de rassemblements et l’infiltration de réseaux clandestins par la police.
La fin, très Disney, voit les policiers prendre la main tendue de la danseuse, porte-parole du monde libre et métissé.
Ibrahim Maalouf a d’ailleurs été plutôt personnellement touché par l’état d’urgence. Après les attentats du 13 novembre, il s’est fait retenir deux heures par la police à Gare du Nord, l’occasion d’apprendre l’heureuse nouvelle qu’il était fiché par Interpol. Un des à-côtés divers qui a précédé d’autres effets sur des rassemblements, comme à République, lors de la COP21.
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