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Guide minimaliste de la rockstar

Non, Sourdoreille ne se mue pas en Volume, Next ou autre mag flirtant entre mode et musique. Mais oui, une interrogation nous ronge : comment reconnaît-on aujourd’hui un groupe rock ? Eléments de réponse.

rock

 

1. Avoir une gueule. Nul besoin d’être beau, il faut juste avoir ce « je ne sais quoi » qui ne laisse pas indifférent. Raphaël a perdu d’avance, les BB Brunes itou. Bashung, Eddy Mitchell ou Miossec n’ont rien de rockeur au sens pur, mais leur gueule de mecs qui ont du vécu fait qu’ils appartiennent à la famille.

2. Refuser l’omniprésence médiatique. Si l’auditeur commence à voir votre trogne dans tous les kiosques et en boucle dans le tube chaotique, vous perdez votre âme. L’effet de rareté crée le manque, donc la légitimité. Seconde tactique : acceptez les invitations de la télé grand public et faites de la provoc’ à la Gainsbourg. Seul hic, aujourd’hui les chaînes font du direct… enregistré.

3. Ne pas faire dans l’humanitaire. Cabrel, Calogero, Zazie, Noah et consorts s’occupent déjà des Restos du Coeur. Jamais au grand jamais n’ayez une once de culpabilité à ne pas soutenir les pauvres. Les cyniques, grande composante de votre public, n’aiment pas les pleureuses.

4. Prendre position… à contre-courant. Tout le monde s’insurge sur les ravages de la canicule. Prenez votre gratte après avoir passé un coup de fil à Augustin Legrand. Le long du canal Saint-Martin, en août, vous dénoncez les oubliés de la rue. Ça, c’est rock !

5. Passage en prison ou travail d’intérêt général. C’est chiant sur le moment, mais quelques mois à l’ombre peuvent vous permettre très vite de rester dans la lumière. La violence, la conduite répétée en état d’ébriété, les lignes sniffées sur le fessier de la femme d’un de vos confrères… Tout est bon à prendre !

6. Se choisir un ennemi juré. Oasis et Blur l’avaient compris avant tout le monde. Liam et Noel, tellement joueurs, n’ont pas su s’arrêter… L’autodestruction ne rime à rien les garçons. On attend toujours que des rockeurs français se fritent. Encore faudrait-il qu’il reste des vrais rockeurs dans ce pays de plus en plus conformiste… Parce que Biolay qui voit sa chemise froissée par Bénabar dans un resto, ça manque de piment.

7. Travailler sa barbe et ses lunettes. Des puceaux imberbes avec des voix distordues ne font pas bander un berger allemand. A mort les Second Sex, BB Brunes, trios brit-rock à la petite semaine et autres Fluokids de mes deux. La barbe de JP Nataf et ses lunettes old school demeurent un modèle. Pourtant, le gaillard appartient à la famille pop.

A quand le retour du poil, de la sueur et de la rage intrinsèque du rock ?

 

Thomas Delavergne

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