Le duo Gangpol & Mit sera au festival Visionsonic (Mains d’Oeuvres) ce week-end. Un projet en forme de collision musicale et graphique, une espèce de cavalcade pop digitale, qui a séduit le label Ipecac de Mike Patton. On a voulu en savoir un peu plus sur ce duo et son cortège de créatures bizarroïdes. Rencontre sur l’internet.
Gangpol & Mit existe depuis dix ans. Une rapide présentation pour ceux qui ne vous auraient jamais croisé ?
Bonjour, Guillaume et Sylvain, image et musique. Un Pixar du pauvre sonorisé par un sous Jean-Michel Jarre.
Le projet Gangpol & Mit associe vidéo et images, avec un cortège de créatures digitales. Qui sont-ils, d’où viennent-ils ?
Sy : Pour bonne part, de la lutte contre l’ennui.
Guillaume : Nos personnages ont des formes strictes et non réalistes, mais ils se rattachent souvent à des personnages du réel qu’on a pu croiser dans le train ou dans les urinoirs publics. Les forts caractères, les grandes gueules nourrissent mon graphisme et me donnent des idées pour définir des identités graphiques originales.
Certains de vos personnages s’amusent des dérives de nos sociétés modernes, notamment celles du monde du travail. A quelles fins ?
Sy : Quand le vigile noir sous-payé qui garde l’entrée de ces lieux culturels où s’amuse la classe moyenne vient parfois nous glisser qu’il a apprécié le concert, je considère qu’on a atteint notre objectif.
Si vos personnages de cartoons redessinaient notre monde à leur guise, à quoi ressemblerait-il ?
Sy : A peine plus chaotique…
Gui. Avec des « si » on pourrait mettre un carré à la place d’un rond: une abomination.
Vos personnages grandissent avec vous. Quel regard portez-vous sur leurs premières apparitions ? A quoi ressembleront-ils dans dix ans ?
Sy : Les premiers personnages possédaient une identité moins élaborée, mais c’était aussi leur force : ils étaient graphiques, fantasques, moins ancrés dans le réel. Mais ce degré de réalisme, d’incarnation ou de détail varie au gré de ce qu’on veut raconter, l’évolution n’est pas franchement linéaire… Dans dix ans, peut-être sera-t-il temps de supprimer purement et simplement les personnages: on viendra raconter des histoires de tournevis malheureux et de canyons philosophes.
Festival Visionsonic, les 16 et 17 octobre, à Mains d’Oeuvres (93).
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