Dans cette série de sessions musicales, les artistes sont invités à jouer leurs mélodies au cœur du monde discret de l’exploration urbaine (Urbex). Fil rouge de cette aventure, la réputée Isabelle Chapuis, photographe spécialiste des lieux abandonnés, nous emmène dans ces espaces oubliés par l’histoire, que le pas de l’homme n’a plus foulé depuis bien longtemps. Et que la musique fait revivre brièvement. Cette série produite et réalisée par Sourdoreille pour France.tv/Culturebox, comporte cinq épisodes : Yael Naim, Frustration, Victor Solf, Trans Kabar et Baloji. Deuxième épisode avec Frustration dans un ancien orphelinat, l’Avenir Social à Orgemont.
Bientôt 20 ans de carrière pour le groupe de post-punk le plus légendaire de l’hexagone. Si ce n’est un changement de bassiste, la formation lancée en 2002 par Fabrice Gilbert (chant), Fred Campo (claviers), Nicus Duteil (guitare) et Mark Adolf (batterie) n’a pas bougé. Fers de lance de l’écurie rock Born Bad Records et résidents de la première heure à Mains d’Oeuvres, ils placent à eux seuls la scène rock française à l’international, et créent de véritables furies lors de leurs concerts. Joy Division et les Ramones peuvent se rassurer, cold and punk are not dead. Dans leurs cinq albums tous plus énergiques et désillusionnés, ces proches des Anglais de Sleaford Mods racontent notre époque et notre besoin d’antidote dans la danse.
On a emmené la bande de gentils punks au Nid de l’Avenir Social, un ancien orphelinat géré par une organisation syndicale. Les pensionnaires ont été nommés « orphelins du Nid », « enfants de Fusillés », « pupilles de la Villette », « enfants du foyer d’Orgemont ». Vous voulez la petite histoire du lieu ? La voici :
« A la fin du 19ème siècle, le travail des enfants était omniprésent, des lois ont commencé à apparaître pour limiter l’âge minimum à 10 ans en 1813, 12 ans en 1848 et 1875 pour voir arriver l’interdiction du travail de nuit. Le 10 mars 1906 une terrible catastrophe minière eu lieu à Courrières (Pas-de-Calais), il y eu 1099 victimes sur les 1800 mineurs descendus ce jour là dont plus de 200 enfants portés disparus. L’accident est du à un coup de grisou, poche de gaz dans la roche qui explose lors de la fracturation de la roche. La catastrophe est largement médiatisée et bientôt 60 000 ouvriers cessent le travail pour dénoncer les conditions de sécurité déplorable et la non prise en compte des avertissements des mineurs quand ils avaient suspectée quelques jours plus tôt la présence des poches de grisou.
Beaucoup d’enfants se retrouvent du jour au lendemain orphelins de leurs parents morts dans la mine. Face à cette situation exceptionnelle et à la non réaction des pouvoirs en place, Madeleine Vernet décide de créer une maison d’accueil nommé « Avenir Social » avec la volonté d’en faire un nid (image reprise dans le nom et dans l’emblème). Cette première maison fût créée en 1906 à Neuilly-Plaisance avant de passer par Epône (Seine et Oise) puis arriver à Orgemont en 1976. Entre temps l’Avenir Social est soutenu par des mouvements ouvriers puis par un syndicat ouvrier. Suite à un conflit entre le personnel du centre et le syndicat, le centre fût fermé brutalement en janvier 1988. »
Isabelle Chapuis, photographe et fil rouge de notre série, nous emmène dans ce lieu mythique. Elle en a profité pour prendre quelques photos que voici.
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