Intro bulletin météorologique : on se les caille ces jours-ci, non ? Il fait nuit vite, très vite, et l’appel de la couette est très présent. Pourtant se la jouer marmotte attitude serait plus qu’indigne quand on a la chance d’avoir des propositions aussi alléchantes qu’une soirée Fredo Viola – Patrick Watson, deux chouchous de l’équipe Sourdoreille. La couette est donc vaincue, 2 / O !
Les faits se passent à L’Epicerie moderne à Feyzin (69), dans le cadre de la programmation du Just Rock ?, festival qui a pris le parti d’éclater sa programmation sur une durée étendue, dans différents lieux de Lyon et son agglomération et dans des styles différents.
Je saluerai rapidement la prestation de Patrick Watson et son groupe, en excellente forme pour défendre son dernier album « Wooden Arms ». Hilare, virtuose et accompagné de bidules porte-voix lumineux et même d’un chaton (ah qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire crier les filles), Watson clôturait la soirée avec brio mais l’émotion s’est située pour moi du côté de la bande à Fredo…
Fredo Viola- The Turn (A Pagan Lament)
« The Turn » est une merveille en soi, mais la grâce absolue mêlée à l’enthousiasme et l’aisance en live, ce n’était pas gagné d’avance. Si les visuels de l’album rappellent un style médiéval, c’est facilement dans la peau de l’artisan orfèvre qu’on pourrait imaginer Fredo Viola, composant ses mélodies quasi mystiques dans sa bulle, explorant et brodant à partir de son instrument primordiale et intime, à savoir sa voix.
Une vision un peu moyenâgeuse à temporiser cependant, car si ermite ou Saint-Bernard il y a, il se trouve que la grotte ou la coquille sont branchées sur internet, ce qui change pas mal la donne.
Les hasards de la vie et des geeks font parfois bien les choses et c’est sur Myspace que Fredo Viola a rencontré et recruté ses acolytes pour partager « The Turn » sur scène avec le public. Bonne pioche avec les mancuniens de I am Your Autopilot et le lyonnais Scalde, ces deux entités musicales partagent sans aucun doute la minutie et le lyrisme de Fredo Viola dans leurs propres projets.
Alors ce concert ?
Eh bien inutile de tourner plus encore autour du pot: c’était tout simplement magnifique bien sûr ! De l’aisance, de la joie, un set chaleureux réunissant à la fois énergie et des moments de grâce voire de recueillement avec le public.
De l’humour, de la bienveillance et des rires aussi – à un moment j’ai eu l’impression d’être embarquée dans un sous-marin jaune par une chorale de bisounours, mais ça c’est une autre histoire.
Pour conclure : la classe absolue!
Si vous avez l’occasion de croiser leur route, pas d’appel de la couette qui tienne !
Et en guise de rappel, une vidéo tournée par l’équipe Sourdoreille lors du dernier festival Scopitone.
Photos: Aurélie Oddoux
En ce qui me concerne, je suis allée au concert pour Patrick Watson parce que j’adorais l’écouter.
Ne connaissant pas Fredo Viola, j’ai écouté les musiques qu’il avait mis à disposition sur son site et je n’avais pas du tout été touchée par ces chansons.
J’ai en revanche été super agréablement surprise au concert, j’ai vraiment apprécié leur passage et changé d’avis sur leur musique.
Malgré cela, ma préférence se porte incontestablement sur la prestation de Patrick Watson… absolument énorme, une ambiance incroyable, à chaque chanson j’avais l’impression de partir ailleurs, on sentait qu’ils partageaient vraiment leur délire avec nous, et le petit rire de Patrick à chaque fin de chanson c’est un peu la cerise sur le gâteau : on se trouve déjà dans un état presque secondaire de bien-être, on est content d’être là, mais soudainement on se met à afficher un sourire niais incontrôlable, j’adore !
Je suis fan de la musique de Fredo Viola mais c’est vrai que je ne l’a pas trouvé transcendant ce soir là, d’abord déçu que tous les instruments n’étaient pas présents(un violon, entre autres, aurait été bienvenue) remplacés par des instrus et des voix pré-enregistrés, pis j’ai eu le sentiment que le groupe n’a pas pris possession de la scène, positionné par défaut autour de la batterie qui servirait plus tard pour Pat’ est ses acolytes.
Mais un élément majeur à prendre en compte, c’est que c’est la première tournée de Monsieur Fredo Viola et je trouve que ça s’est senti par moment et j’ai même trouvé ça touchant cette légère fébrilité sur scène, ces petits moments de flottement.
À coté, la performance de Patrick Watson semblait plus maîtrisé pis tous les instruments étaient là et ça change tout, je l’ai découvert et je trouvais ça vraiment classe, jouissif.
Tout pareil que Mat. Bien bien ce Fredo, mais Paaatriiiiiickk bordel ! il avait une peche d’enfer et se marrait pour un rien. Putain ça fesait du bien !!!
Ju résume très bien ma pensée. J’étais à l’Epicerie Moderne, et personnellement, Fredo Viola fut une jolie 1ère partie, sympathique pour lancer la soirée, mais pas plus. Il y eu certes de très hypnotiques visuels et quelques morceaux de bravoure certains, mais pas de quoi me donner réellement la chair de poule ou me transcender.
Comparé à la prestation de Pat’, j’ai du mal en fait à comprendre « comment l’émotion a pu se situer pour toi du côté de la bande à Fredo ». Patrick Watson et sa clique nous ont livré un concert grand et plein, d’une classe inouïe que j’ai entièrement ressenti comme ce qui a été décrit ci-avant (original, inventif, virtuose, créatif, frissons…). Pour les émotions intenses de la soirée, c’est clairement pour moi de ce côté que ça se passait.
Mais je sais… les goûts et les couleurs, tout ça tout ça…
hum, j’ai pu voir ces deux là ce week end à St-Lô, pour le sympathique festival « les rendez-vous soniques », et je suis un peu moins enthousiaste que toi concernant le Fredo Viola. Pour moi, trop juste, trop propre, trop de reverb sur la voix… Et quitte à enregistrer ses voix et les passer en boucle, pourquoi ne pas les créer en direct? Bravo tout de même pour la performance vocale. Idemn pour ses zicos. Par contre, le concert de Patrick Watson fut pour moi un cran bien au dessus. Un gros cran même. La classe. Avec un grand C. De l’originalité, de l’inventivité, avec pourtant une formule « classique » guitare / basse / batterie / piano / chant. Et de la virtuosité, surtout, mise au service ici de la créativité et des frissons.
A good many valubelas you’ve given me.