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Franck Monnet : « C’est incroyable de revivre pareille expérience »

Un revenant. Même si son savoureux précédent album n’a pas eu le succès de ventes escompté (Malidor, 2008), le Prix Constantin avait pointé le talent de Franck Monnet lors de sa sélection 2005. Loin du succès de la lauréate Camille, le natif du Mans révélé sur le tard a fait son bout de chemin… A 46 ans, dans les locaux de son label historique (Tôt ou tard), c’est un artiste quasiment aphone mais avec une réelle envie d’échanger qu’on redécouvre. Humain, à l’image de Waimarama, sixième album fraîchement sorti – le 24 février – qui conjugue la fougue maîtrisée de la ville et la force apaisante du grand large.

Ça fait plaisir ce retour. Pour tout te dire, je croyais que t’avais disparu de la scène musicale de façon quasi définitive. Un peu comme Fred Poulet…

C’est marrant que tu parles de Fred car c’est un ami de longue date. Eh bien détrompe-toi, il n’est pas mort (sourire). Il a d’ailleurs sorti un album de calypso il n’y a pas si longtemps (on a cherché sur le Net, en vain. snif !). Mais c’est vrai que sa carrière a pris un tournant lorsqu’il s’est mis derrière la caméra. C’est plus un cinéaste désormais.

Pour en revenir à toi, après un départ en Nouvelle-Zélande pour vivre sur les terres de la femme de ta vie, te voilà de retour sur ton ancien label à Paris. Label qui t’avait pourtant retiré de son catalogue à l’issue de ton précédent album. Est-ce lié aux ventes décevantes de Malidor ?

Non, on ne peut pas résumer ça ainsi. Enfin si, il faut être honnête… Disons que c’est compliqué mais il y a de ça. Avec Vincent (Frèrebeau, créateur et dirigeant du label réellement indépendant Tôt ou tard), on s’entend bien et il n’y a eu aucun malentendu. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il m’a signé sur cet album. C’est qu’il y croit. Mais tu sais, dans ma carrière, je n’ai jamais vendu beaucoup. Ça relevait presque du miracle vu mon milieu d’origine, de pouvoir vivre de mes chansons à la guitare à l’âge de 30 ans. J’ai commencé par faire des choses bien excitées sur Playa (son premier album) avant de composer, en 2008, un disque pour enfants. J’ai eu plusieurs phases dans ma carrière.

On peut même dire que c’est un peu une seconde carrière qui débute après huit ans et demi d’absence (en faisant exception de l’album pour enfants)

Ouais, c’est certain. L’autre jour, je répondais à une interview et j’ai fait un lapsus révélateur. Je me suis repris immédiatement, mais je disais : « Dans ce deuxième album… ». C’est incroyable la chance que j’ai, à 46 ans, de revivre pareille expérience. Je n’efface pas ce que j’ai vécu précédemment. Mais retrouver Paris maintenant que je vis à l’autre bout de la planète, les interviews, l’excitation avant les concerts… C’est incroyable ! C’est ce qu’on disait avec Vincent : on repart de zéro et ça va être plus simple pour parler de moi (sourire). C’est comme si j’étais un petit nouveau.

Anorak sonne comme une chanson très apaisante. T’étais dans cet état d’esprit au moment de la composer ?

Apaisé… Hummm, oui on peut dire ça. Celle-ci a été écrite en Nouvelle-Zélande. Elle est à part cette chanson, car c’est la première fois de ma vie que je me suis levé en ayant quasiment toute la chanson. J’ai pris la guitare et ça venait naturellement. C’est tellement rare.

Paris, tu l’as écrite là-bas ou avant ton départ ?

A Paris, avant de partir. Il faut savoir que cet album a été composé en bonne partie dans la capitale, puis je l’ai fini à l’autre bout du monde. La dernière chanson Waimarama (qui a donné le nom de l’album) montre bien qu’il a évolué au fil du temps. Comment dire ça simplement ? Ce n’est pas un album d’expatrié mais de quelqu’un qui était en instance de départ. Car je te laisse imaginer qu’il y a eu quelques allers-retours avant de prendre la décision finale d’aller y vivre pour de bon…

Fais-nous rêver un peu, c’est comment le paysage autour de ton habitat ?

C’est à vivre (sourire malicieux). Un dépaysement total. On est à seulement 40 kilomètres de Wellington, en pleine campagne, au milieu de l’île nord. Vu que le pays est tout en longueur, les différences de température et de climat n’ont rien à voir en fonction d’où tu habites. Nous, c’est en gros le climat de Rennes. Ah ouais, c’est pas ambiance cocotiers ! Il y a de la pluie mais le climat est tempéré. Ça doit être les températures de Bordeaux l’été. Donc oui, on peut se baigner à cette période…

Franck Monnet passera, entre autres, au Printemps de Bourges (Théâtre Jacques-Cœur) mardi 22 avril et au Café de la Danse  (Paris) lundi 2 juin.

Crédit photo : Julien Mignot
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