Une danse qui débute avec le grand Roman Flügel (hein ? qui ?) et son remix vaporeux du titre « Insides ». Le bonhomme parvient ainsi à sublimer le titre original et à l’emmener très haut. Les textures sont riches, le travail perfectionniste, Flügel nous balade sur un fil durant sept (courtes) minutes. Les synthés rétro-futuristes nous téléportent en pleine expérience de science-fiction, dans l’atmosphère froide et moite d’un environnement urbain à la Blade Runner. « Insides » est assurément l’un des points culminants de cet EP.

Lorsque Orson Wells prend la relève (plutôt brusquement d’ailleurs) en réinterprétant l’hypnotique « Lately », il ne parvient pas à en garder la sève d’origine. Les kicks se font agressifs et malvenus et ennuient assez vite tandis que l’originale faisait la part belle à une musique atmosphérique tout en délicatesse et en retenue. Le temps qui, au contraire, semble s’arrêter lorsque Massimiliano Pagliara revisite – pour le dancefloor – la pièce « All I Want ». La mélodie est obsédante, ces mêmes synthétiseurs rétro-futuristes accompagnent une ligne de basse aussi puissante qu’enivrante. La lumière perce peu à peu le brouillard inquiétant pendant qu’on voyage loin, très loin avec cette version de l’espace toute en crescendo.

Ne se contentant pas de remixer un morceau une fois, Gerd Janson et Lauer de Tuff City Kids offrent non pas une mais deux versions du titre « Cloches ». La première, intitulée « Club Mix », laisse place aux kicks et aux mélodies entêtantes tandis que la seconde, « Disco Mix », se pare d’un groove dévastateur à faire danser les foules, clôturant ainsi superbement l’EP.

Frankfurt Versions propose donc d’autres moyens d’explorer la house ambitieuse et moderne de Fort Romeau. A chaque sortie, ce dernier s’évertue ainsi à réinventer un peu plus le genre, seul ou grâce à ses acolytes, et ce pour le plus grand bonheur des danseurs plus ou moins aguerris.

Fort Romeau – Frankfurt Versions EP