Les douceurs estivales ne nous ont pas définitivement laissés sur le bord de la route mais lorsque l’automne a pointé son nez, quelque chose s’est brisé. Tant mieux. L’inconfort et le froid ont tendance à rendre l’esprit plus alerte et sensible. Forest Swords est ce regain d’énergie dans les passes difficiles, c’est une lande qui n’accueille que ceux qui la respectent. Une musique profonde et vertueuse.
Forest Swords est le projet de Matthew Barnes, un artiste qui a grandi dans un village perdu du Nord-Ouest de l’Angleterre, près de la frontière galloise. À l’école, il est passionné de musique et joue dans quasiment une vingtaine de groupes différents. Il confiera au webzine The Fader qu’il eut de nombreux problèmes car il préférait se retrouver seul pour composer et s’extraire du groupe. Ensuite, il s’en est allé étudier puis pratiquer le design graphique à Liverpool. En 2008-2009, il perd son job et se retrouve chez lui à balancer son temps au dessin et à la musique. C’est après que tout s’accélère.
En 2010, son premier EP « Dagger Paths » fait parler de lui et arrive très rapidement aux oreilles des grands médias qui l’encensent rapidement. Fin août dernier, « Engraving » est le premier album de Barnes et sort sur le label Tri Angle : une oeuvre d’art que le temps n’atténuera pas.
Les ambiances teintées et massives rappelent Burial et l’on est ravis de savoir que Four Tet, Gold Panda ou encore These New Puritans ont accepté les remixes. La scène anglaise se porte bien car elle fait du dub, du post-rock et de la techno des musiques épiques, merveilleuses et terribles. Pas forcément rassurants, les titres de « Engravings » sont des peintures brutes, sincères et où le doute est une force.
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