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Outils geeks pour festivals connectés

Facebook, Twitter, Vine, Instagram, Tumblr, Soundclound, Deezer, les applis smartphone… En quelques années, les outils à disposition des festivals ont littéralement explosé. Certains restent des gadgets et tombent dans l’oubli en quelques mois. D’autres, en revanche, deviennent des plateformes incontournables. En partenariat avec Greencopper, fournisseur international de technologies pour festivals de musique, nous avons décidé de mener une étude principalement axée autour des applications mobiles et des réseaux sociaux afin d’en connaître davantage sur le public des festivals en question.

Il est assez frappant de se balader sur les sites internet 2014 des festivals. On y trouve systématiquement, bien en évidence sur la home, des liens vers leurs comptes Facebook et Twitter. Souvent, comme chez les Vieilles Charrues et Rock en Seine, l’icône Instagram complète la proposition. Les Eurockéennes ajoutent un lien vers leur chaîne Youtube. Dour, lui, nous fait la totale « salade, tomate, oignon » avec : Deezer, Mixcloud, Facebook, Instagram, Flickr, Spotify, Tumblr, Soundcloud, Twitter et Pinterest ! Et tous proposent un téléchargement de l’appli lorsqu’on accède au site depuis un mobile.

En partenariat avec Greencopper, leader français des applications de festivals, nous avons donc sondé une vingtaine de festivals pour analyser la présence sur les deux principales plateformes du moment : Facebook et Twitter, mais aussi sur les applications mobiles. L’étude a été mesurée sur une période allant du 1er janvier au 15 septembre 2014. Les chiffres sont donc représentatifs de l’année 2014, sauf pour les festivals qui n’ont pas encore eu lieu (dans ce cas-ci ce sont des chiffres de 2013).

Loin devant tous les autres outils de com, Facebook est devenu aujourd’hui un élément essentiel dans la stratégie d’un festival. On peut remarquer que dans certains cas (Hellfest et Reggae Sun Ska) ces festivals comptent plus de fans Facebook que de festivaliers présents ! Pour Claire Malard, responsable com aux Charrues, il n’y a pas de course aux fans entre les festivals mais une volonté de grossir sa communauté : « On fait tout pour en avoir de plus en plus, et surtout pour les fidéliser. L’objectif premier des réseaux sociaux est de former une communauté soudée, de faire des fans des prescripteurs. L’interaction avec eux est primordiale : on répond à leurs questions, leurs remarques… le festival devient plus humain, plus accessible. Quand une personne suit le festival, elle ne se désinscrit jamais en tous cas, ce qui est plutôt positif ! »

Bien plus récentes que les dix ans d’existence de Facebook, les applications mobiles représentent pourtant un nouvel axe de com de plus en plus essentiel pour les festivals. Près d’un quart du public du Hellfest détient ainsi l’application du festival. En moyenne, cela reste plus proche de 10% en France mais cette part augmente d’année en année pour tous les événements. Ceci peut se rendre à 20% ou même 40% dans d’autres pays selon l’engagement des festivaliers. Surtout, ce nouvel outil offre des perspectives inédites, comme l’explique Adrien Durand, responsable presse à Villette Sonique : « L’an passé, l’appli a plutôt remplacé le traditionnel livret papier qu’on distribuait en amont et sur le festival. On l’imagine comme une façon plus directe de communiquer avec les gens et surtout une bonne manière qu’il découvre la programmation (via l’outil radio). Il y a sans aucun doute un impact de ces outils pour la fréquentation, surtout auprès d’un public plus jeune. On a ainsi grandement diminué les tractages de flyers…« 

Le téléchargement des applications mobiles, bien qu’anonyme, nous fournit un certains nombre d’informations sur les utilisateurs de ces outils. Le tableau ci-dessus nous confirme ainsi à quel point l’application reste très majoritairement utilisée par les plus jeunes des festivaliers. Quasiment tous les festivals comptent plus de la moitié de leur utilisateurs d’appli dans les moins de 35 ans, à l’exception des Francofolies et surtout de la Route du Rock, qui confirme son identité très trentenaire ayant souvent dépassé la quarantaine… A l’inverse, le Cabaret Vert compte plus de 90% d’utilisateurs de moins de 35 ans !

La comparaison du ratio hommes/femmes des utilisateurs d’appli est aussi assez instructive sur le public des festivals concernés. Aucun festival ne compte plus de femmes que d’hommes dans un pays ou les femmes sont pourtant majoritaire. Difficile de savoir à quel point ces chiffres sont proches de la fréquentation réelle des festivals puisqu’on compare les seuls utilisateurs de l’appli et non tous les festivaliers. Il n’en reste pas moins qu’on peut sans trop de risque affirmer qu’il y a bien plus d’hommes que de femmes présents au Hellfest (82% des utilisateurs). Encore une fois les Francofolies se distinguent avec une quasi équité, tout comme le Sakifo (à la Réunion).

 

Au fil des années, les applications deviennent de plus en plus interactives et personnalisées. Le festivalier peut accéder au programme, aux horaires détaillés, et se faire son programme personnalisé. Pour Claire Malard (Charrues), c’est « un formidable outil de com’ pendant le festival : changements d’horaires, infos pratiques… Avec le système de push, on peut communiquer avec les festivaliers en temps réel. L’année dernière par exemple, nous avons eu une alerte canicule : on a pu envoyer pas mal de messages de prévention par ce biais, en plus des messages sur les écrans géants et réseaux sociaux. Il y a une aussi dimension ludique avec le blind test ou les photomatons : une façon pour nous de jouer avec nos festivaliers, de les faire participer au festival avant l’événement. »

Désormais, les applis deviennent également force de proposition artistique pour les utilisateurs : l’application du Printemps de Bourges permettait par exemple de faire un programme idéal combinant les groupes que l’utilisateur note en favoris (sur l’appli), les groupes que l’utilisateur suit sur Facebook et des groupes se rapprochant de ces univers artistiques. Dans les prochains mois, le système ira encore plus loin en scannant la bibliothèque musicale de l’utilisateur (à priori via Deezer). Il sera donc possible de lui proposer tous les groupes qu’il a déjà écoutés ou ceux se rapprochant de son « profil musical ».

Le tableau du dessus, concernant le ratio entre les deux plateformes permettant de télécharger les applis de festivals (IOS pour iPhone et Android) nous donne une info intéressante. En effet, presque tous les festivals de l’étude comptent plus de téléchargement sous iPhone que sous Android,  à l’exception de Reggae Sun Ska et Hellfest. L’iPhone représente pourtant près de 80% du marché des smartphones en France. Les utilisateurs d’iPhones sont historiquement plus consommateurs d’applications mais cela reflète tout de même une tendance sur le public des festivals. Une tendance qui se confirme si l’on regarde les festivals où l’iPhone surclasse très largement l’Android : Francofolies, Pitchfork, Les Inrocks, Garorock, Bars en Trans et Marsatac : des festivals plutôt urbains (pour trois d’entre eux).

Les prochaines années devraient voir émerger de nouveaux outils. Certains disparaitront aussi. Les applications mobiles, elles, devraient perdurer et se développer, tant les possibilités sont énormes. Aux Vieilles Charrues, on imagine déjà un futur proche ou le téléphone sera le porte monnaie du festivalier : « J’imagine encore plus d’interaction avec le quotidien du festivalier : peut -être avoir son billet directement sur son appli, voire pouvoir payer avec. Nous sommes en train de travailler sur une solution cashless, peut être que ça peut nous donner des idées… « .

Vivre son festival les yeux collés à son écran, c’est pour Adrien Durand (Villette Sonique) le danger et le piège à éviter de cette révolution technologique. : « L’effet pervers de ces outils on le voit dans la vie de tous les jours. Si tu vas au Louvre tu vois des gens regarder les œuvres au travers de leur Ipad et filmer leur visite. J’espère qu’on évitera ça, le côté festival Instagram, mais notre public est super curieux et heureux du contexte très spécial de la Villette donc je pense que l’expérience restera la même. »

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