Le Festival d’Ile de France, qui fête sa 38ème édition, a chaque année son thème. Cette fois, l’organisation a décidé de concentrer ses efforts autour des « Tabous ». Cet événement étendu sur 6 semaines autour des musiques et des créations est un affront à la méfiance, un contre-pied aux débats empoisonnés qui occupent l’espace médiatique et un incroyable vecteur social et multigénérationnel. Présentation et zoom sur trois créations.
« Le Festival d’Île de France prend en 2014
les chemins de l’interdit »
Après des années précédentes autour des thèmes Diasporas, Alter Egos, Sagas, Paradis, Bohème ou Ivresses (retrouver les présentations des anciennes éditions ici) pendant lesquelles on a pu assister à un hommage à Cesaria Evora, les venues d’Ibrahim Maalouf, de Jeff Mills ou de Goran Bregović, des créations entre Yan Wagner et Black Strobe, celle entre Aufgang et Chapelier Fou, l’événement prend en 2014 les chemins de l’interdit.
Le festival le clame : « Élément intangible de nos sociétés, le tabou est aujourd’hui devenu tantôt moral, tantôt religieux ou politique. Sa transgression s’apparente parfois à un geste de défi, une expression critique, un acte de résistance et de création dont la musique s’est souvent fait l’écho. » L’insoumission comme mot d’ordre de 2014, qui cesse d’être une idée et devient une expression artistique.
Rachid Taha – Rock el Casbah
A travers 30 concerts et créations, rencontres entre musiques anciennes et actuelles, comédiens et compositeurs libertaires, historique des interdits dans le monde, le festival fait entendre sa voix. L’insoumission, comme le refus de la culture de masse exprimé par les punks. Et lorsqu’on parle de punks, difficile de ne pas évoquer le Rock the Casbah des Clash. Le festival révèle qu’en 2004 « Rachid Taha reprend le titre en invitant Mick Jones, fondateur du groupe, qui finira par préférer cette version à l’originale ». Une soirée Rock el Casbah sous le signe de la liberté dans la musique et dans la fête, de l’acid house arabisée / electro chaâbi des compères d’Acid Arab au chaâbi psyché et punk de Mehdi Haddab et au mélange rockabilly et chaâbi du fantasque Rachid Taha.
On pourra entre autres assister, ces 26, 27 et 28 septembre à la création Cabaret New Burlesque fait son cirque, une bande loufoque accompagnée du groupe parisien (non moins burlesque) Poni Hoax, et d’invités tels qu’Arthur H et Rossy de Palma. L’irrévérence est partout, la démolition des clichés permanente, la création d’un nouveau système de pensée, bien marrante. L’occasion aussi de se rendre compte de la force de la chorégraphie.
Lindigo – Misaotra Mama
L’occasion aussi de répondre à L’appel du Maloya, une soirée en hommage au chant qu’est le Maloya avec la succession, autour de Lindigo, d’artistes comme Jean-Didier Hoareau, , Fixi, Winston McAnuff et Guillaume Perret. Le Maloya est « issu des couches créoles défavorisées et lié au culte des ancêtres afro-malgaches, le maloya fut un chant de complainte et de revendication pour les esclaves, une musique de résistance face à la puissance coloniale. Longtemps censuré, il est aujourd’hui indissociable de l’identité réunionnaise ».
Véritable jeu de pistes, le festival investit de nombreux lieux dans Paris et en Île de France, du Trianon à La Cigale, de la Ferme du Buisson de Noisiel au Théâtre des Bouffes du Nord.
Festival d’Ile-de-France du 6 septembre au 12 octobre.
Plus d’infos, plus de concerts et plus de créations : festival-idf.fr
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