Une résurrection comme il en arrive trop rarement. C’est le petit miracle réussi par Robert Toher et Austin Stawiarz. Ces deux New-Yorkais, anciens membres de la formation post-rock Apse, viennent de sortir un album (éponyme) sous le nom d’ERAAS.
Un nom qui ne doit rien au hasard : l’avant-dernier album d’Apse s’appelait Eras (avec un seul a). Cet opus fut le dernier avant le virage pop du groupe. Un virage fatal qui mit fin il y a deux ans à l’aventure d’un des groupes de post-rock les plus intéressants de l’époque. Thoer et Stawiarz avaient visiblement envie de revenir à l’essence même du groupe. Pour marquer davantage encore ce retour aux sources (et en grâce), le duo a choisi d’écrire son nom tout en majuscules, comme pour Apse à ses débuts.
ERASS emprunte l’ambiance planante et mystique de leur ancien groupe et puise toujours dans le krautrock et le post-rock. Mais sa musique se dévoile rapidement plus sombre et inquiétante que l’ancêtre défunt.
Quelque part entre Fever Ray et Salem, la musique d’ERAAS fascine autant qu’elle intrigue. Alternant intelligemment les ambiances instrumentales planantes, les explosions sonores et les chants mystiques, l’album ne nous laisse pas indemne. Lors de sa formation en 2011, le duo de Brooklyn était retourné à ses premiers amours en auto-produisant totalement l’album. ll y a presque un an, le groupe avait alors mis sur la toile tous les titres en écoute (et téléchargement) gratuits. Aujourd’hui, ce premier opus, injustement passé inaperçu, fait l’objet d’un remixage total et d’un changement dans l’ordre des titres. C’est surtout l’occasion de sortir (et de distribuer) officiellement l’album. Le duo en profite logiquement pour se produire sur scène, accompagné de deux autres musiciens.
Aucune date n’est pour le moment prévue en Europe où l’album sortira officiellement le 30 octobre. Si cela pouvait donner quelques idées aux programmateurs…
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