Le site d’hébergement/vente de morceaux et de biens culturels Bandcamp a explosé tous ses précédents résultats depuis sa création en 2008. Un joli cadeau pour les 10 ans de la plateforme, et un joli pied de nez aux géants du streaming.
D’après les chiffres publiés par la plateforme elle-même (#transparence), 2017 aura été l’année la plus prolifique en termes de ventes ; tous supports confondus. Par rapport à 2016, les ventes d’albums numériques ont augmenté de 16%, les morceaux à l’unité de 33% et le merchandising 36%. La croissance des ventes physiques a été dominée par le vinyle (+ 54%), les disques compacts (+ 18%) et les cassettes (+ 41%). Concernant les revenus des quelques 3 500 labels indépendants présents sur Bandcamp, ils ont augmenté de manière générale de 73%. Rien que ça.
Bandcamp sert de rempart à l’honnêteté et à la bonté contre le fléau de la monoculture artistique alimentée par la consolidation de la vie numérique entre les mains de quelques entreprises. Peut-être que le futur n’est pas un feu de benne après tout.
Pour rappel, un stream sur Spotify rapporte à l’artiste approximativement 0,0038 $ (avec 4 chiffres après la virgule, on est pas à ça près). Autant vous dire qu’il faut y aller pour pouvoir se payer une pinte en terrasse (on a compté, il faudrait environ 1500 streams) ou bien même se dégager un salaire avoisinant le SMIC (plus de 330.000 streams). Alors que sur Bandcamp, les bénéfices reviennent quasiment totalement aux artistes et sans calculs obscurs algorithmiques.
L’autre avantage de Bandcamp, au-delà de la rémunération directe, c’est son catalogue. Certes, il n’a rien à voir avec celui de Spotify, mais on peut y trouver des choses que l’on ne voit nulle part ailleurs et il permet aux artistes indépendants d’héberger gratuitement et facilement leurs morceaux (vu que MySpace est mort depuis 2008 et que SoundCloud suit le même destin). Essayez donc par exemple de trouver les albums de Ty Segall sur Deezer ou Spotify, qu’on rigole un peu, ou allez dire à vos potes qui ont enregistré leur premier EP que le rendre disponible sur les plateformes de streaming va leur rapporter gros.
Nous voulons une plate-forme de musique où le terrain de jeu est à niveau, où les artistes sont rémunérés de façon équitable et transparente, et où les fans peuvent à la fois diffuser et posséder leurs collections de musique.
Acheter sur Bandcamp en 2018 constitue donc une forme de soutien de la scène indépendante, et les chiffres confirment que le feu prend de plus en plus ; autant du côté des artistes que des auditeurs. Que celui qui n’a jamais téléchargé un titre à prix libre nous jette la première pierre. De notre côté, on a toujours préféré soutenir l’émergence plutôt que de financer le nouveau clip de Taylor Swift.
J’ai contribué à cette hausse ! Ma bibliothèque commencée fin 2016 affiche déjà 250 albums. Et effectivement ce que j’achètes n’est pas dispo ailleurs (Ambient, modern Classical en tête). Alors non seulement je rémunére justement les artistes mais le prix est également doux pour moi. Comptez entre 7 et 10€ pour un album en haute définition (24bit), lorsque les autres plateformes telle Qobuz facturent le 16bit au même prix. Et puis avoir une page qu’on peut partager avec ses amis pour leur faire découvrir ses trouvailles est un plus non négligeable. Après des années à engraisser des sites comme beatport pour ne citer que lui, je ne jure que par bandcamp.
Quel plaisir de lire ton com ! Mes respects.