Dusty Kid : « Ado, je rêvais de Londres »

Après Max Cooper et Rone, c’est au tour de l’Italien Dusty Kid et sa frange indémodable de nous causer de sa ville d’adoption. Virée en Sardaigne, l’île qui a vu naître cet étrange petit bonhomme, l’un des producteurs techno les plus radicaux que la Botte ait connu.

Tes premiers souvenirs de Cagliari ?

Je me souviens entendre les sirènes dans la nuit quand je dormais… J’étais aussi complètement dingue à l’idée d’aller à « Monte Urpinu » Park, parce que là-bas, il y a avait un super lac avec des canards et des colverts.

Que représentait cette ville pour toi en tant qu’ado ?

Je me sentais un peu cloisonné, c’est une très petite ville bien différente de Londres. Ado, je rêvais de Londres. Mais j’allais encore à l’école, ce n’était qu’un délire d’ado…

Dusty Kid, That Hug

Tes premiers sets à Cagliari ?

J’étais membre d’un petit groupe underground et électro, avec des gens qui faisaient de la jungle, de la techno… C’était une petite famille, tout le monde se connaissait.

C’était une ville plutôt créative à ce sujet ?

Oui, nous n’étions pas très populaires, mais on importait toutes sortes de musique sur l’île, c’était cool.

D’autres que toi ont percé ?

Certainement Marascia, qui était l’un des pionniers de la techno et de la house à moment-là, il a eu pas mal de succès à la fin des années 90.

Dusty Kid, Lynchesque

Plus largement, quel regard portes-tu sur la scène électro italienne aujourd’hui ?

Je peux te parler de la scène de Sardaigne. On est sur une île, internet est devenu vite très populaire. Ce n’était pas très simple d’obtenir des sons, sauf si tu voyageais beaucoup. Donc au début, tout cela a évolué très doucement, mais comme je te l’ai dit, l’envie de ce petit cercle d’initiés a permis de faire de belles choses. Aujourd’hui, la techno est aussi populaire que le rock ou le hip-hop dans l’île.

Comment les autorités locales ont accueilli cet élan ?

Très mal, on était pas trop préparés face au succès des raves illégales, c’est ça qui a rendu nos événements vraiment fun et populaires.

Dusty Kid, Kore

La ville idéale pour toi aujourd’hui ?

Sans aucun doute, et ce n’est pas très original : Berlin. Mais bon, si tu as les bonnes idées, tu peux habiter n’importe où.

Une adresse à Cagliari pour passer une bonne soirée ?

Même si je voyage beaucoup, j’adore rester ici et organiser de grosses fêtes avec mes amis, mon QG actuel s’appelle « Ritual », en plein coeur de la vieille ville, dans une cave. J’adore.