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Django Django, la pop sans bégayer

On s'est accordé quelques semaines pour digérer l'imposant premier disque des Django Django, et un premier aperçu sur scène. Alors ?

Après quelques singles étalés sur la durée, Storm en 2009 (suivi d’un passage aux Transmusicales de Rennes), Wor en 2010, Waveforms et Default en 2011, Django Django déboule avec son premier album. On a pris quelques semaines pour bien le digérer, et pour faire un saut à la Boule Noire. Verdict.

Mardi 14 février. Aux platines, Uncle O, co-créateur des soirées TOXIC, chauffe la Boule Noire avec une sélection de disques toute indiquée pour le concert qui suit : ce soir, les quatre Ecossais de Django Django assurent leur première grande date parisienne comme des grands.

L’album éponyme de Django Django a été pensé comme une compilation, sorte de road trip à travers les genres musicaux. Le groupe se refuse lui-même à une étiquette unique. Les héritiers de The Beta Band (David Maclean, batteur et leader du groupe, est le petit frère du clavier de The Beta Band, John Maclean) naviguent entre des styles différents mais complémentaires : pop, rock, folk, surf music, psyché, électro…

L’album en écoute : Django Django – Django Django

D’entrée, le groupe plante le décor, en débutant son concert avec l’Introduction de l’album. C’est la nuit, nous voilà en pleine nature, la lune, éblouissante, nous révèle un paysage marécageux peuplé d’insectes différents. Grillons, lucioles et autres crapauds viennent illustrer le début de ce voyage psychédélique qui, de plus en plus, prend des allures de western nocturne. À la manière de Robert Mitchum dans La Nuit du Chasseur, deux silhouettes se dessinent dans la nuit, découpées par le clair de lune. Ce sont deux cowboys à cheval, l’un entonne une mélodie aérienne, et l’autre l’accompagne en sifflant, au rythme du trot de leurs montures et du tintement des éperons.

Propulsé par ce préambule, Hail Bop envahit littéralement la Boule Noire et se propage dans la foule qui commence à peine à se mouvoir. La caisse claire, cinglante, nous met des claques, mais ne suffira pas à réveiller le public un peu endormi. Sur scène, les titres s’enchaînent dans l’ordre défini par l’album. Le très bon Default et son redoutable riff de guitare atteint ses limites en live avec un refrain sans sampler. Waveforms, avec son imposante nappe électronique, sa polyrythmie et son refrain enivrant, est aussi puissant sur scène que sur l’album. Les paroles nous placent au cœur du morceau car elles décrivent le morceau lui-même, et nous permettent de devenir une onde à notre tour, une sorte de signal sophistiqué.

Le concert se poursuit avec la douce ballade Hand of Man, puis à l’instar du groupe, on part à l’aventure, en quête d’un nouveau son, avec Wor, ses couplet entêtants et son refrain céleste, ou encore Skies Over Cairo, morceau instrumental qui nous projette dans un Moyen-Orient retravaillé au synthétiseur. Des titres comme Storm, Life’s a Beach (subtil) ou encore Firewater nous rappelle beaucoup la surf music et les Beach Boys, une autre influence notable revendiquée par le groupe. Le dernier titre de l’album, Silver Rays, feu d’artifice d’envolées et d’effets en tout genre, s’envisage comme une conclusion foutraque, à l’image de l’album, et un bon présage pour la suite.

Le set se termine. Les projections abstraites psychédéliques balancées sur des stores vénitiens, et derrière ceux-ci, les allers et retours de cette grande lampe-balancier nous resteront en tête. La mise en scène a été soignée mais on regrettera un manque d’excentricité, de psychédélisme. A la vue du clip Wor, ou encore de Waveforms, ou bien même tout simplement, de la pochette de l’album, on espérait vraiment recevoir une grande claque de folie, mais finalement, le groupe et le public étaient plutôt calmes, même si en revanche, Tommy Grace, le clavier, s’éclatait comme un petit fou (la preuve en images avec ce live sur le plateau de Taratata).

Cette petite déception scénique passée, on reste très confiant pour la suite. Et pour creuser un peu plus, on pourra aller fouiller dans les remixes des singles, avec notamment le très bon Waveforms revisité par Mickey Moonlight.

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3 commentaires

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Gracie 29.04.2012

De même, convaincue par l’album, moins par la prestation scénique décevante (vus à Bordeaux )

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Laetitia 19.03.2012

C’est vrai qu’on entend bien le son du Beta Band… bons souvenirs!

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