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Dick Annegarn : 40 ans de carrière et une belle échappée

Arrivé à vélo sur une scène où se mêlent harpe, violoncelle, guitare, petits dômes colorés et… une valise : ça donne le ton. Pas de doute, mardi dernier, Dick Annegarn avait décidé de ravir ses fans à travers un voyage excentrique. Il faut dire qu’on ne fête pas tous les jours quatre décennies de carrière devant un Olympia bondé. Retour sur une soirée en roue libre.

Mardi 24 juin, pour fêter ses 40 ans de carrière, Dick Annegarn s’offrait l’Olympia. Le rendez-vous était coché d’une croix rouge dans notre agenda depuis des mois, d’autant plus après l’entretien qu’il nous avait accordé en avril. De près, Dick est imposant. De loin, sa grande carrure n’était pas de trop pour occuper l’immense scène du boulevard des Capucines. Il peut aussi compter sur sa grande gueule, entre deux chansons. Adepte du mot juste, le Néerlandais n’en demeure pas moins exigeant avec les notes. Ceux qui en doutaient se sont rendus compte que sa musique n’est pas aussi foutraque qu’elle en a l’air.

Dick Annegarn dispose de cette capacité à réinventer les orchestrations de ses compositions. Pour dérouter son auditoire, le vagabond a su s’entourer de multi-instrumentistes de haut vol. Partageant son temps entre le Béarn et Essaouira, il a imprégné son concert d’influences arabisantes. Le violoncelle favorise ce mariage des genres, avec des textes chantés dans la langue de Molière. Comme si la puissance vocale d’un muezzin s’immisçait parfois en lui, la version a capella de Brahim Alham résonne encore dans nos tympans.

Les duos avec Yaël Naim – convaincante sur le refrain de Karlsbad – et Emily Loizeau – une voix magnifique mise en avant sur Pire – ont apporté une réelle plus-value. Dick a même proposé un trio avec ses deux invitées lors d’une reprise enjouée de Bessie Smith (Careless Love Blues). Si Raphaël a une voix définitivement rédhibitoire, force est de reconnaître son talent incontestable de guitariste. La salve d’applaudissements à l’issue de Sacré Géranium n’était pas le fruit du hasard.

Les tubes ont été évidemment joués. On a d’ailleurs eu l’impression que Dick voulait se débarrasser de Bruxelles et Mireille,  enchaînant les deux morceaux. Plus tôt dans le spectacle, le vieux briscard lâchait une anecdote amusante : « Je suis citoyen d’honneur de Bruxelles, mais je ne suis même pas Belge. Ça rapporte… ».  Au rayon des titres phares, on a aimé l’interaction de l’artiste avec son public sur Les Tchèques et Le Père Ubu. Comme souvent pendant les deux heures de spectacle, le gaillard a su faire travailler les zygomatiques. Le concert terminé, on a du mal à croire que Dick Annegarn a déjà 40 ans de scène derrière lui. Jusqu’au moment où l’on observe les cheveux blancs d’une bonne partie de nos voisins.

Photo : © ANTOINE HEIDLER 2014
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