Avec son premier EP Pluton sorti chez le label Forecast, le producteur DoC se lance avec quelques années-lumière d’avance dans le jeu. Le DJing et le digging l’ont finalement poussé explorer la production. Petit essai à quelques centimètres du sol, dans une discrète apesanteur.
En effet, les deux titres qui le composent, « Hydra » et « Nix », correspondent à deux satellites de l’ex-planète la plus ridicule de notre galaxie. Toujours plus lointaine et reléguée aujourd’hui au simple rang de planète naine (grosse loose). Après la dernière place du championnat, elle a rejoint la première place de la Ligue 2 et tel Nancy qui ne règne que grâce à l’existence de Créteil, Laval et Tours, Pluton discute avec les comètes trop pressées, les étoiles lointaines qui ne brillent plus et les bouts de métal errants, ces compagnons polluants terrestres.
Mais Pluton est surtout la grande sœur des petits, la protectrice des nantis et des planètes encore plus naines. Elle est une inspiration constante de nombreuses lunes. Ses satellites sont humbles, n’ont rien à voir avec ceux de Saturne ou de Jupiter : jamais ils ne paient de mine. C’est l’univers d’en bas, d’en loin, celui qu’on ne voit pas dans les campagnes de recrutement de cosmonautes.
Après son retour vers le futur, le D°c s’est rendu compte qu’il n’a rien inventé, mais rassurons-le vite. Avec cette première mise en écoute de la Nasa, il a prouvé qu’il savait approfondir la techno terre-à-terre dans un superbe exercice d’immersion (« Hydra ») et qu’il connaissait ses classiques en terme de textures appliquées à la techno dancefloor, comme Extrawelt ou Max Cooper avant lui (« Nix »). Le dub dystopique de Sir Squi sur son remix de « Nix » est rendu naïf par des expirations enfantines et des clochettes.
Et si vous tendez l’oreille, vous vous rappellerez que le Camion Bazar ne lésine pas sur Sir Squi, D°C, Forecast et la défense des planètes naines tous les week-ends.
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