Que la pop joyeuse des Crystal Fighters vous fasse vibrer ou non, une chose est certaine : Gilbert Vierich et Sebastian Pringle ont décollé de cette terre depuis longtemps. Rencontre avec deux rêveurs éclairés.
Rappelez vous, en 2010 sortait « Star Of Love ». Un premier album joyeusement barré, inspiré par le manuscrit d’un grand-père schizophrène. Entre roman initiatique et découverte philosophique, le groupe s’appuie sur cet ouvrage confidentiel pour sortir un premier opus mélangeant électro, pop et instruments traditionnels basques. Trois ans plus tard, la formule évolue légèrement et donne « Cave Rave ».
Petit rappel, Crystal Fighters, c’est ça :
Pour ce deuxième album, Gilbert et Sebastian sont donc retournés au pays basque afin de s’imprégner totalement de l’atmosphère du lieu. Ils ont pu croiser quelques joueurs de txalaparta (dans sa grande mansuétude Sebastian a bien voulu le prononcer pour nous), ou encore lever le coude avec quelques indépendantistes… Mais ce voyage a surtout été une quête spirituelle : « On a voulu retourner au pays basque pour se reconnecter au pays d’origine du grand-père de Laure (choriste du groupe). Il nous est apparu là-bas que ses écrits n’étaient pas juste un rendu physique de sa vie émotionnelle, mais bien une compréhension ancienne, sacrée. […] C’est donc pour nous comme la deuxième partie d’un opéra, permettant de réexaminer les thèmes déjà abordés. », explique Gilbert.
« Cave Rave » est donc né d’une vraie recherche spirituelle. « On a appelé le nouvel album Cave Rave parce que les images peintes dans les grottes sont apparues en général à de grands moments de l’Histoire. Ça suggère que les gens de l’époque on joué, peint ou chanté durant des périodes sombres de manière à faire venir la Lumière. Ils pouvaient utiliser du Peyotl ou des champignons hallucinogènes, mais la musique est définitivement un moyen de rentrer dans un état second ».
Aucune apologie des substances illicites pourtant, puisque ces rêveurs là ont fait de réelles recherches sur la musique et ses effets. Pour eux, « la drogue a souvent tendance à inhiber les sens plutôt que les amplifier ». Du coup, c’est à coup de thé vert qu’ils ont réalisé que « Dans la pop music, tu ne t’en rends pas forcément compte, mais les fréquences utilisées ont tendance à solliciter la glande pinéale et réveiller ainsi la production de sérotonine (molécule du bonheur). Du coup, les répercussions de la musique sur le corps sont bien plus importantes que le simple fait d’aimer ou pas une chanson ».
Les Crystal Fighters auraient-ils donc découvert le secret de la musique thérapeutique ? Gilbert s’en défend : « On ne sait jamais si ce genre de choses marche vraiment. Je pense qu’il est cependant important de garder l’esprit ouvert, c’est une manière plus marrante de voir la vie ».
Une part de folie douce qu’ils ont cultivé en allant chercher Paul Laffoley pour illustrer la couverture de cet album. « Paul est un artiste majeur dans l’art contemporain, un peu fou à sa manière. Il peint des représentations de ses rêves. Il parle d’une technologie que nous ne pourrons comprendre que dans 500 ans, qui permettrait de faire une connexion entre l’âme et le physique. […] Ce qui est merveilleux avec la peinture qui illustre notre album, c’est que les noms auxquels il fait référence sont en fait les têtes de file de nos recherches. Pour faire simple, cette peinture est un diagramme expliquant comment reproduire un espace utopique ».
Simple ? Pas sûr. Fort heureusement, point n’est besoin de se raser la tête ou de partir en voyage spirituel pour apprécier « Cave Rave ».
Et si votre aura est suffisamment pure, vous pourriez peut-être gagner un exemplaire de l’album ici même : faites le test en écrivant à concours@sourdoreille.net avant le 7 juin à 17h, avec comme objet « Albums Crystal Fighters » et vos coordonnées postales.
Crédit photo : Neil Krug
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