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Comprendre l’expression « un mix est un voyage » avec Abdulla Rashim

« Le mix est un voyage, le mix est une histoire, il faut de la cohérence… » Mais oui, vous avez reconnu ces petites phrases qui tournent sans cesse dans le milieu de la musique électronique et qui prévalaient aussi pour le format album (le quoi ?) que le rock avait participé à installer durablement. Ces phrases, qui ont autant de sens que de personnes pour les énoncer, ne sont pas toujours et entièrement connes. Bref, « la musique, c’est comme la sauce, il faut s’en servir délicatement » disait Irmin Schmidt, ex-claviériste du groupe de krautrock allemand Can.

Le mix est un voyage initiatique à la durée limitée. On rentre dedans ou on se tire. Trop court à ses heures, infini à d’autres. Il a la force d’être la toile de fond de la réalité ou le moteur créatif d’émotions, qui influeront sur votre réalité. Beaucoup de syllabes, on vous l’accorde, pour intellectualiser maladroitement une simple défonce de ravers avinés, mais l’ivresse n’a jamais été que l’expression exagérée de votre esprit. L’ivresse n’est pas une fiction de votre vie, sachez-le. L’ivresse est vraie. Comme l’ivraie.

Dans le jeu de proposer une techno plus versatile, de mettre de l’ambient dans le club, bref de déménager le dancefloor dans l’aquarium, Abdulla Rashim est l’un des tout meilleurs. Si elle n’est pas totalement un jeu, cette activité musicale électronique ramène ces dernières années de nombreux fidèles en quête de spiritualité, artistes comme promoteurs. Des festivals pour personnes qui veulent mettre leur cerveau de côté tout en sollicitant leur activité sensorielle ont d’ailleurs lieu un peu partout sur le globe : prenons, pour les plus proches, le Transient à Paris, le Bozar à Bruxelles ou l’Atonal à Berlin. Abdulla Rashim traîne souvent ses guêtres dans ces espaces imaginaires dont la vocation première n’est pas la danse mais la transe.

Pour son dernier mix pour XLR8R, le Suédois prouve surtout qu’il n’est pas bon qu’à se faire arrêter par les flics en Australie pour avoir taggué un train. Pendant une heure, Abdulla ne sauve pas l’univers et ne conduit pas de vaisseau, il fait partie du tableau au sein d’un peuple de curieux.

Abdulla graffe l’air et colorie les ondes.

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