Entre la naissance du groupe et la sortie de ce deuxième album, « Red Panda », cinq années se sont écoulées. Une patience récompensée par 14 titres qui n’ont rien à envier aux références de l’électo-rock.
S’il ne faut pas confondre l’essuie-tout avec une serviette en papier, tant la marge de progression de Colt Silvers s’avère grande. Les Alsaciens rappellent l’esprit de Breton. A l’instar de Roman Rappak, Tristan Lepagney n’économise pas ses cordes vocales sur Hide & Seek. Le contretemps de la batterie et les sonorités électro répétitives chiadées ne sont pas anodines dans cette analogie. Et comme leurs confrères londoniens, le quatuor devenu trio avant l’écriture de « Red Panda » voue un amour à l’image et au septième art. Le résultat ne se fait pas attendre dans l’esthétique des clips. La première comparaison qui saute aux oreilles à l’issue des 14 titres de « Red Panda », c’est surtout une énergie communicative digne de Foals. Une empreinte à la fois rock brut et dansante.
Autre aspect intéressant : une capacité à alterner des passages rock crasseux et des envolées plus posées. L’énorme bordel généré par Night Of The Living Robots, se terminant sur une tuerie robotique, dénote la large palette d’idées puisée chez cette formation décomplexée. Le trio fait d’ailleurs appel à un batteur en concert. Une diversité qui fait du bien à l’heure où les maisons de disques optimisent les enregistrements à coup de « Allez, on met dix titres en boîte et je veux une unité, garçon ». Tout l’inverse de « Red Panda » qui a eu le temps de mûrir, à l’abri de la pression. Une production de cette qualité pour un second opus fait plaisir à entendre. Preuve de cette patience, le groupe est né à Colmar en 2008.
Avant cette galette, le groupe s’était brillamment fait la main sur des remixes de Passion Pit ou Housse de Racket. De loin, la plus belle pépite est la reprise de Alt-J (∆). Breezeblocks s’écoute et se télécharge ici.
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