Des semaines qu’on trépignait, qu’on se demandait à quoi allait ressembler ce film. On a eu la chance de voir « Laurent Garnier : off the record » en avant-première dimanche. On vous dit pourquoi le jeune réalisateur Gabin Rivoire et son équipe réussissent un tour de force considérable.
Un film profondément humain
Laurent Garnier a reçu des dizaines de propositions de documentaires dans sa vie. Il aura finalement attendu de rencontrer Gabin Rivoire, jeune réalisateur dont c’est le premier film, pour dire oui. Durant trois ans, il l’a embarqué avec lui, de Detroit à Tokyo en passant par l’Angleterre. Résultat : des moments complices qui montrent l’artiste sous un jour qu’on devinait, en personnage accessible, affable et tout simplement sympathique, et, finalement, tout à fait normal. Gabin Rivoire et Laurent Garnier se sont rencontré il y a 7 ans au Yeah! Festival, à Lourmarin, festival co-fondé par le DJ, où il aime avant tout passer du bon temps et boire des coups avec ses amis, loin des main stages. Gabin l’a compris, y a sans doute puisé l’énergie qu’il fallait, et révèle toute l’humanité de Garnier, notamment dans une séquence tournée dans une école, où l’artiste se mue en prof.
L’histoire de la techno dans celle de Garnier
Nombreux sont les documentaires qui racontent de manière linéaire et souvent un peu ennuyante l’histoire des musiques électroniques. L’overdose guette toujours un peu plus. Plus rares sont les biopics, car les héros des musiques électroniques sont encore, pour la plupart, assez jeunes. Le parti pris de Gabin Rivoire, celui de mélanger les deux et donc de raconter la techno à travers Garnier et inversement pendant 90 minutes, paraissait potentiellement casse-gueule. Il n’en est rien : de bout en bout, on est captivé par le propos, et on se rend compte, à nouveau, à quel point l’ex-résident de l’Hacienda a participé à chaque étape du mouvement en Europe.
Des archives drôles
Même si l’histoire de Laurent Garnier a déjà été racontée, notamment dans les deux volumes d’Electrochoc de David Brun-Lambert, sa jeunesse anglaise resurgit ici, appuyée par des anecdotes croustillantes et des photos d’époque assez cocasses. Ou on apprend que le jeune Laurent a retourné Londres, profitant du stock de vin de l’ambassade française pour s’enjailler et partir en piste. Entre autres.
Un casting intelligent
Carl Cox, Jeff Mills, Derrick May, Miss Kittin, Richie Hawtin, The Black Madonna. Voilà pour les headliners. Mais aussi Jacques, DJ Pierre, Chez Damier, les hardcoreux Manu Le Malin et Lenny Dee, qui ont chacun eu leur importance dans l’histoire de Laurent Garnier. La scène entière rend hommage au patron, avec une bienveillance unanime, en évitant le cirage de pompes qui guettait. Le tout servi par un montage rythmé mais réfléchi, tout comme la photographie du film, très réussie.
Une bande-son qui évite l’écueil du 100% techno
Allez, on arrête de spoiler, mais dès la séquence d’intro en compagnie de Sacha Distel, on sait déjà qu’on a affaire à un grand film. Chapeau bas.
L’équipe du film communiquera prochainement sur sa diffusion. Il est pour l’instant accessible seulement aux personnes ayant participé au crowdfunding depuis ce dimanche.
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