Elles sont fragiles, chatoyantes, timides, suaves, tordues. Elles, ce sont ces petites voix qui, dans l’ombre des machines, donnent du relief à la musique électronique. Petit tour non-exhaustif des cordes vocales qu’on affectionne et qui, en dehors de leurs collaborations prestigieuses, tracent aussi leurs routes.
Ry X. Qui n’a jamais susurré Howling, remix bien connu de Âme ? Initialement, Howling est un morceau pop, oeuvre de Ry X (anciennement Ry Cuming) et de Franck Wiedemann, moitié de Âme, qui lui a filé un coup de main sur la composition. « Berlin », sorti cet été sur le label suédois Dumont Dumont, est le premier maxi de ce chanteur australien. Une belle claque que vous pourrez prendre le 24 janvier prochain au Café de la Danse.
Raz Ohara. 1994. Le jeune Danois Patrick Rasmussen déboule à Berlin, et dort dans un club de jazz. Il intègre son premier groupe, Nightline City Cruisers, qui compte dans ses rangs un certain Gonzales, fraîchement débarqué du Canada. La voix de Raz arrive aux oreilles de certains producteurs, dont Alexandre Kowalski, ponte de la techno minimale. Raz sort de l’ombre, mais les morceaux ont pris un sacré coup de vieux. Depuis, Raz s’est rapproché de la clique Acid Pauli & co (ici). On l’a vu cet automne, sous un chapiteau, pour un concert splendide. Pendant ces douze années de quasi-silence, il a bossé sur « Moksha », disque électro-soul et ovni musical, à paraître fin janvier. On vous en parle ici.
Kid A. En janvier 2012, Agoria sort « Impermanence ». Dès le premier morceau, au piano, on se fait remuer par une voix qui fait immédiatement penser à Björk. Raté : Kid A (photo) est une chanteuse noire, vient de Virginie, a alors la vingtaine, et en pince bien plus pour la soul que pour les aurores boréales d’Islande. En mai dernier, Agoria l’a aidé à sortir son premier EP, « BB Bleu », accueilli comme l’un des maxis de l’année 2013, décidément bien riche.
Mimu. Sur le dernier disque de Clara Moto, « Blue Distance », la productrice autrichienne invite l’une de ses meilleures amies, Mimu. Une voix aux penchants cocorosiesques, utilisée pour donner plus de volume à l’électro cristalline des compos de Clara Moto. A savoir : c’est aussi Mimu qui a conçu la bien jolie illustration de « Blue Distance ».
Otto Von Schirach. La dernière des petites voix de cette série est celle d’un gros méchant. Otto Von Schirach a grandi à Miami, élevé par une grand-mère qui s’adonnait au spiritisme et à la magie blanche. Complètement givré, Otto est connu pour des lives torturés, entre indus, techno, breakcore et noise. Mais il est aussi un chanteur chevronné, qui pousse souvent la chansonnette avec ses patrons de label, les Modeselektor.
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