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Carhaix, le champ des possibles (Vieilles Charrues 2009)

Il y a, dans l'esprit de ce festival des Vieilles Charrues, une certaine idée de l'utopie. Comme si on décidait, ensemble et quatre jours durant, de la mettre en veilleuse...

Il y a, dans l’esprit de ce festival des Vieilles Charrues, une certaine idée de l’utopie. Comme si on décidait, ensemble et quatre jours durant, de la mettre en veilleuse. Pour passer le meilleur moment possible, où les échanges et rires se démultiplieraient, où Epicure viendrait à nous, prendrait nos mains pour finalement nous faire danser et nous étourdir. Hors du temps et au beau milieu d’un champ, avec les vieux, les maigres, les roux, les chicanos, les lourdingues, les avinés, la belle-mère, le client qu’on retrouvera lundi au boulot, le pote de lycée qu’on s’étonne de retrouver là, et la petite soeur à qui on colle sa première cuite. Oui, Carhaix ouvre le champ des possibles, permet de se dire qu’un grand espace de n’importe quoi, sans finesse et parfois grotesque, est si salutaire, et marrie des sentiments trop souvent perçus comme contraires. Euphorie et fatigue, tendresse et sauvagerie, baisers et brimades. L’urgence et la fuite en avant de certains de nos quotidiens l’imposent : il nous faut ces espaces-là, pour nous réconcilier avec ce mot honni par les snobinards de la musique : le divertissement.

Ainsi, chanter en choeur « Petite Marie » avec le père Francis est un beau dénominateur commun, notre point de rendez-vous qui fait d’un concert un vrai élan populaire. Avant de séparer nos routes, pour permettre aux énervés de la guibole de faire fumer le dancefloor pour 2 Many Dj’s. Et clôturer un festival qui nous a offert ses traditionnels instants de bonheur en barre et de passages à vide : un Ghinzu des grands jours, The Rakes qui aime la coke et le rock’n’roll, un Lenny Kravitz en soldes, la fulgurance Tv on the radio, The Driver et les Birdy Nam Nam qui avaient décidé de mettre Carhaix à feu et à sang. On a aussi une petite pensée pour Izia, toute jeunette et rentre-dedans, mais fière comme tout et prête à défier le monde, le vrai. Pas celui des Charrues, petite cité parralèlle qu’on aimerait encore un peu plus idéale, à l’abri des tentations marketing (Les Pages Jaunes qu’on aurait bien avalé…), qu’on voudrait un peu plus cohérent et écolo (et les verres recyclables, alors ?). Carhaix, une histoire imparfaite qui s’écrit, et dont nous sommes les auteurs improbables.

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1 commentaire

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thom 20.07.2009

émouvant!

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