Enguérand et Eléonore, 29 ans au total, seront aux Transmusicales samedi. Dans le hall 9 s'il vous plaît.
Ils sont frère et sœur, ne sont pas encore en âge de faire de la conduite accompagnée, mais ne devraient pas traverser l’Hexagone pour rien dans quelques jours. Enguérand (14 ans) et sa sœur Eléonore (15 ans) forment Carbon Airways et vont venir défier les exigeantes Transmusicales. On y croit.
« Le Préfet du Jura a rencontré notre manager et notre maman ». Jeudi 17 novembre, 22:20. Agitation sur la page Facebook des Carbon Airways. Le duo le plus en vogue de Besançon vit (presque) la fin d’une saga administrative qui aura largement contribué au buzz entourant le groupe. Et ce matin, délivrance pour Eléonore et son frangin : ils joueront bien au Hall 9, samedi, à 22h10.
Ce n’est pas la première fois qu’une fratrie mineure est programmée par Jean-Louis Brossard, patron des Trans. Décembre 2007 : la fine oreille bretonne mise sur deux jeunes New-Yorkais, les Tiny Masters of Today, qu’il annonce comme la claque qui retentira trois jours dans le Parc Expo. Ivan, 13 ans et Ida, 11 ans, déboulent au Parc Expo, galèrent à occuper la grande scène du Hall 3. Le simulacre de Jack White qui s’agite sur scène a déjà un peu le melon, et est surtout dépassé par ce qui lui arrive. En interview, ils annoncent déjà s’ennuyer ferme en tournée. Un peu normal, pour un ado qui devrait être en 3ème.
Quatre ans plus tard, c’est donc au tour des Carbon Airways de s’insérer dans la programmation d’un festival considéré comme la meilleure rampe de lancement pour les groupes émergents.
A les écouter en interview, les jeunes minois de Carbon Airways semblent à l’abri de tout excès de vanité. On ne parle pas de maturité, mais on en semble pas loin. Enguérand, sans en faire trop, semble déjà avoir conscience de quelques unes des réalités du milieu dans lequel il va évoluer…
https://www.youtube.com/watch?v=Jzc5uxt37bM
Au-delà de la posture, Carbon Airways jouit d’un autre atout : la sincérité. Être scéniquement crédibles à cet âge, plantés dans des corps en pleine puberté tout en jouant sur le terrain de Kap Bambino ou de Crystal Castles, ce n’est pas donné à tout le monde. Avec des compos électro-clash bien structurées, les frangins de Besançon ont cette dose de folie et d’aplomb scénique qui devrait leur éviter la débandade devant plusieurs milliers de personnes, samedi, à 22h10. C’est bien là l’essentiel à préserver. Ou à faire fructifier.
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