Caen, à quand la gloire ?

On appelle ça la frénésie médiatique. Depuis plusieurs mois, toute la presse nationale, spécialisée ou non, passe son temps à vanter l’effervescence musicale que connaissent Clermont-Ferrand ou Reims. Le cœur de Sourdoreille, en ce moment, est ailleurs.

BEST OF SOURDOREILLE DE L’ÉTÉ : Article initialement paru le 05 juin 2009

Pour être honnête, ce papier n’aurait sans doute jamais vu le jour sans l’émergence d’un phénomène un peu curieux : la clermontite aiguë. Depuis environ un an, une kyrielle d’envoyés spéciaux de la presse parisienne prend le train à la gare de Lyon, direction l’Auvergne. Car là-bas, paraît-il, on boit de la Volvic et on écrit de belles chansons pop. Quoi, vous ne connaissez pas Cocoon ? Et le Delano Orchestra ? Et Saint-Augustine ? Bande de demeurés !

Bon, deuxième essai alors… Départ de gare de l’Est, cette fois. Direction Reims. En Champagne, on pose les guitares et on sort les machines, car ici, c’est la ville de Yuksek et Brodinski, les deux beaux gosses incontestés de la scène électro. Du coup, Paname s’enflamme. Y’a-t-il une fabrique de DJ rémois à la mèche rebelle ? Ah, mais diantre, le phénomène se propage aussi vite que la grippe A ! On nous annonce l’arrivée des ThE bEwItChEd HaNdS oN tHe ToP oF oUr HeAdS (avec la police s’il vous plaît) et de The Shoes !

Pris dans ce tournis vertigineux, interpellé de toutes parts par les villes qui veulent se faire un nom, Sourdoreille ne sait plus où donner de la tête. Malgré des propositions de voyages de presse à Pencran, Langueux, Thouars et Canteleu, on a tenu bon… On a débouché nos écoutilles, et cherché notre « ville excitante du moment ». Verdict : Caen.

On fouillant bien, on y trouve un DJ qui monte ses machines pour plaire aux dames (Peter Digital Orchestra), un groupe hyper inventif qui aime autant le bric que le broc (Gablé), un compositeur abtrackt hip-hop qui nous a mis sur les fesses l’année dernière (Lilea Narrative), un groupe de dub/post-rock redoutable (Guns Of Brixton), une troupe de popeux inspiré (Kim Novak). A deux heures de Saint-Lazare m’sieurs dames !