MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

Cachette à Branlette, l’analogique sur Uranus

L’amour de l’analogique vient-il d’un penchant et un désir de l’interdit ? Avoir participé à un projet nommé « 1400 Points de Suture » fait-il forcément de vous un type flippant ? La magie du disco est-elle si différente de la tropical wave ? Ce genre existe-il vraiment ? Autant de questions qui demeurent et dont les réponses n’assouviront jamais la soif de connaître une chose : mais où Dieu est donc la Cachette à Branlette que le monde cherche depuis la nuit des temps ? Eléments de réponse avec Florian Steiner, habitant d’ailleurs. Là bas, mais un peu plus loin.

Depuis quand fais-tu de la musique trippée avec Cachette à Branlette ?

J’ai choisi cet alias je crois en 2010, d’abord pour participer à un blog nommé Dimanche Minuit et par la suite comme fourre-tout de compositions ne concernant pas mon projet Unas. C’était aussi la période où j’ai commencé à lâcher mon PC pour utiliser des machines. Tu peux écouter la première sortie copyleft du projet ici, sur free music archive, à l’époque des sorties frénétiques du label Los Emes Del Oso.

D’où est sortie l’idée ?

De mon sanctuaire, lieu de débauche masturbatoire, d’expression audiovisuelle et de vidéo-ludisme .

La drogue est-elle obligatoire pour faire du Cachette à Branlette ?

Peut-être que mes différents voyages dans la 4ème dimension ont un lien avec les morceaux sortis de la cachette mais à l’heure actuelle je tourne plutôt à la caféine.

D’ailleurs, c’est où la cachette à branlette ? On aimerait bien savoir.

Elle a changé de place quelque fois, maintenant elle se trouve dans le grenier d’une petite fermette finistérienne, elle ressemble à un mélange de ce que j’imagine être une garçonnière, une salle de jeux pour enfants, un paradis de gamer nerd.

L’analogique, tu aimes bien parce qu’il y a anal dans le mot ? Développe.

J’ai probablement une affinité avec le mot anal, peut-être en ayant considéré assez tôt l’anus comme une zone érogène. Mais je trouve l’analogique plutôt charmant, il y a de belles machines avec des gros boutons, ça ronronne et ça respire fort, ça pose des limites ou des cadres qui poussent à chercher différemment, tu en trouves parfois des poussiéreuses dans des endroits incongrus ou à l’abandon, ça m’emmène plus rapidement à l’essentiel. Et puis ça sonne même tout brut.

Que préfères-tu dans l’imagerie disco, 80s, SF ?

L’érotisme fumeux, les rêveries futuristes, la magie mêlée à mes souvenirs de gosse, épique.

Tu pourrais aiguiller les gens qui veulent découvrir tes différents aliases en leur décrivant comme tu peux : 1400 Points De Suture, Florian Death, Gouffre d’un Pôle à l’autre, Le Mal, The Ananas ?

1400 Points de Suture, à l’origine c’était des collages sonores du mal écrits par différents serviteurs d’Azathoth, j’ai rejoint l’équipe par la suite pour en faire la version live, traduite dans un genre de métal primitif sale, lourd et poisseux.

Florian Death c’est la suite spirituelle informatique de mon début dans la musique, à l’adolescence, en tant que bassiste dans un groupe de métal qui n’a pas vécu très longtemps.

Gouffre d’un Pôle à l’autre, c’est né d’une bonne entente avec le fabuleux Poporc et d’un festival de transats sur le thème de la fin du monde, c’est rapidement parti vers quelque chose proche de whitehouse, du bruit, de l’oppression et du texte hurlé à la mort en français.

Le Mal, du faux grindcore du mal avec Oso del Roto, tout désaccordé avec un bidon en ferraille, un batteur de cuisine et un godemichet vibrant.

The Ananas c’était un projet de couple, disparu, entre synth-pop et improvisations sous anesthésiant.

La plupart de ces projets sont en stand-by ou décédés mais d’autres sont en devenir, comme Serge Voronoff Bande, de l’improvisation électro-acoustique avec un camarade brestois, Nicolas.

Tu as plein de jolis instruments, peux-tu en parler un petit peu ? Et expliquer ce qu’il en sort.

J’ai accumulé ou échangé quelques machines ces dernières années, des clones récents où des originaux plus vieux de synthés et boîtes-à-rythmes. La première des bestioles c’était un synthé analogique, une bonne occasion dans un magasin d’accordéons en Allemagne, un Juno-106. Il m’a envoyé un immense coup de pied dans le derche et j’en suis mordu depuis ce jour-là. C’était le début de la folie et la fin des économies. L’envie d’abandonner la souris pour toucher des boutons qui tournent ou qui glissent. Je ne souhaite pas forcément faire un inventaire de tout mon bordel, le mieux c’est encore de venir voir et écouter en live ce que j’essaie d’en sortir.

Est-ce que les gens se disent forcément que tu es drôle à cause de ton pseudo, alors que tu es triste comme la pluie ?

Je ne me considère pas comme une personne très rigolote et ça se ressent peut-être dans ma musique. Pour le pseudo je ne crois pas non plus que cela soit le cas, je le trouve plutôt réaliste, c’est que de la branlette tout ça. Une action suivie par du jus qui sort et de l’autosatisfaction.

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT