Ça n’arrive qu’au festival Mofo

Tant de souvenirs

Avoir filmé Camera dans les chiottes, pris notre tarte sur des concerts aussi intimistes que celui de Liesa Van der Aa à celui plus intense, de Son Of, ou avoir été plié en quatre sur celui de Cobra… le Mofo, c’est aussi un ami qu’on retrouve chaque année. C’est dans ses couloirs qu’on a sorti nos pires vannes, renversé le plus grand nombre de nos pintes, aimé voir s’illuminer son antre, aimer redécouvrir ses recoins. C’est là qu’on dit à un illustre groupe résident que « Cheveu visiter Mains d’Oeuvres » (encore désolé), qu’on a fait l’un des premiers concerts de Son Lux, observé Mein Sohn Williams jouer pour une souris blanche et des oiseaux dans des cages.

Les animaux fantastiques

C’est cette année sous le signe du requin blanc « mystérieux, puissant et instinctif » que les festivaliers profiteront de cette nouvelle édition, et ce après l’année du pingouin (2018), du T-Rex (2017), de l’autruche (2014), ou encore de l’ours (2013). Grande force de l’événement, ces personnages graphiques légendaires accompagnent depuis stickers, t-shirts, et tote bags qu’on retrouve à l’occasion dans un coin de nos appartements.

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De noir et de blanc

A l’inverse de Tomorrowland ou de la Fête de la Morue à Bègles (33), le festival Mofo joue sur l’alliance noir et blanc, comme un binôme inséparable de son identité. Ou comment la no wave, les stroboscopes, les jeans slims et la noise s’attablent ensemble, et réfléchissent à cohabiter sous un éboulement de kicks et de riffs. Et Mains d’Oeuvres démontre avec brio que les âmes contrastées n’ont pas forcément besoin de monde chromatique pour bien se marrer.

Arne Vinzon

C’est aussi l’antre d’un des ovnis de la chanson pop, le Mofo. Rappelez-vous, Monsieur Arne Vinzon avait émerveillé son monde avec son hit « Les Otaries » et sa venue en 2013. Il est de retour à la maison pour présenter son nouveau disque La dernière flèche, sorti fin 2018. Rien que ça vaut le détour par Saint-Ouen. Voici un titre en écoute.

La fête du style

Comme à son habitude, l’équipe du Mofo nous comble avec sa succession de styles plus alambiqués et rêveurs, qui peuplent les présentations de ses groupes programmés : cocktail rock, acid folk, no wave, surf music, autant de poèmes plus ou moins insouciants, macabres, hallucinés qui donnent envie d’aimer la vie. Rien que ça.

Voyage, voyage

Lors de cette édition 2019, c’est au son des impros du Sénégalais Sourakata Koité, spécialiste de la kora, un instrument à cordes malien, qu’il faudra (dé)saltérer son système cérébral. Son magnifique album En Hollande est réédité ce mois-ci par le label Awesome Tapes From Africa. Ouverture d’esprit toujours avec Khana Bierbood (คณะเบียร์บูด), projet d’alliance de musique traditionnelle thaïlandaise (molam), de surf californien 60’ et de garage psyché. Et puis, si vous êtes définitivement décidés à dire que le post-punk, c’est pour les hipsters qui tirent la gueule, on vous supplie de rester vous péter le crâne dans les boucles et les mantras de Jerusalem In My Heart, des Canadiens potes avec Suuns et pas fâchés avec la transe libanaise. Pas déçus, vous serez. Ah et un bisou bien placé à Doplereffekt, parce que légende de Détroit oblige.

Faire la teuf en ouvrant la porte de son bureau

Ah non, c’est vrai, on est partis de Mains d’Oeuvres.

After

Si vous voulez voir l’un des meilleurs groupes français du moment, foncez à la Station pour l’after du samedi (toute la nuit) pour Deux Boules Vanille. Il y a pile un an, on prenait une tarte monumentale à Astropolis devant leur concert analogique à base de batteries et de synthés. Dantesque.

Toutes les infos sont sur l’event et le site du festival.