Bumcello revient. Le batteur Cyril Atef – reconnaissable à dix mille lieues par sa fine carcasse singulière – et le violoncelliste Vincent Ségal – avec son faciès de gendre idéal – prennent toujours des chemins atypiques. Heureusement.
Comment deux mecs aussi différents dans leurs projets solo arrivent-ils à composer une musique aussi fusionnelle une fois réunis ? C’est la première question qui traverse l’esprit à l’écoute de la discographie de Bumcello. L’excentrique percussionniste, parfois chanteur, et le violoncelliste capable de sortir des sons sidérants forment un duo hallucinant.
Pour les avoir vu lors d’un concert de furieux à la MC2 (Grenoble) en 2007, c’est sans emballement l’un des plus intenses concerts que j’ai été amené à voir. Une musique au sens large du terme tant les influences et les instruments, dénichés au fil des voyages, regorgent de puissance et de subtilité. Pour la petite anecdote, nous avions demandé à Cyril Atef quel public français était le plus terne. Il avait répondu sans hésiter, avant d’éclater de rire : « Lyon. Ah ouais, Lyon… Je vais me faire des amis à dire des trucs comme ça ». Allez savoir si l’euphorie de son live grenoblois l’avait grisé, mais Cyril estimait la capitale des Alpes comme l’un des meilleurs publics de France.
Blague à part, nos deux multi-instrumentistes ne prodiguent pas une vision franco-française. Que ce soit musicalement ou humainement. Véritables baroudeurs, leurs six premiers albums regorgent de sonorités venus des quatre coins du monde. « Al » conforte ce credo. Ce disque mêle des univers variés : de l’Inde au désert américain via un salon cossu, sans oublier des passages sur des terres africaines. Little Death Dance, qui conclue cet opus, appartient à cette race de titres forts qui vous envoie dans l’au-delà.
La performance des deux compères réside dans la véritable unité inhérente à ces douze titres. A l’image de l’amitié qui lie Cyril et Vincent. A ceux qui douteraient encore de la gentillesse des deux touche-à-tout, trois concerts en écoute et en téléchargement gratuit sont disponibles sur leur site. Car sans aucun doute, « beau » est un mot qui sied à ravir à Bumcello.
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