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Pourquoi faut-il brûler les 40 bougies du Festival d’Ile de France par les deux bouts ?

Cette année encore, il faut revenir au Festival d’Ile de France. Cette année encore, il faut soutenir l’ensemble des salles et des acteurs de la Région, ceux qui redoublent d’efforts à coups d’initiatives populaires, de créations inédites, de gestions de budgets serrés et de situations de crise. Il faut soutenir cet événement rempli de petits et de gros événements. Poésie et ouverture seront à l’affiche des 40 ans du festival francilien mais aussi : de la musique concrète, du jazz futuriste, des hommages à Oslo ou Beyrouth, des sound-systems festifs et des plateaux de passionnés. « Un voyage dans l’émotion » dirait Jean-Luc Delahousse. « Un pur événement » dirons-nous.

Cette année, une fois de plus, il faut remettre les pieds au Festival d’Ile de France. Par chance, l’organisation vous promet plus d’un mois de concerts sur 29 lieux. Si la musique est au centre de chacune des éditions, elle est aussi souvent un moyen d’expression pour des sujets qui tiennent encore plus à cœur l’équipe du festival. Après Diasporas, Alter Egos, Sagas, Paradis, Bohème ou Ivresses, l’événement se passe d’annonce de thème cette année pour mettre en avant l’anniversaire. Mais n’allez pas vous mettre dans le crâne que pas de thème = pas d’histoire à raconter. Car oui, une fois de plus, il tiendra à rappeler son « identité singulière, résolument ouverte sur les rencontres et le dialogue des répertoires et des esthétiques », comme aime à le rappeler Olivier Delsalle, son directeur dans son édito.

Cette année, comment ne pas encore parler d’ouverture lorsqu’on aperçoit de l’opéra de chambre, de l’électro, du jazz, du ciné-concert, de la world et tant de musiques folkloriques déviées de leur expression d’origine, trafiquées, modernisées, personnalisées ? Comment ne pas voir en le Festival d’Île de France l’un des événements les plus aptes à accepter la nouveauté, l’inconnu, l’imprévu. Comment ne pas voir en lui l’un des rendez-vous les plus capables de faire du lien social et générationnel sur le réseau francilien ?

Pas de thème à proprement parler, mais tout de même une tendance : quelques concerts sous forme de dyptique sur Federico Garcia Lorca, la Bohème, Le Caire, le Brésil), et des bals différents chaque week-end. Comme quasiment chaque année, on vous fait cet aveu : on ne connaît pas un tiers de la programmation. Mais rien de grave au pays de la découverte. Musclons notre esprit comme il se doit et proposons-vous les concerts qui ont retenu notre attention dans un registre plutôt musiques actuelles. Pour le reste, faites comme nous, plongez-vous dans la prog sur le site du festival.

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Musique concrète, samples audiovisuels et électro dansante :

Mercredi 5 octobre, 20h, La Gaîté Lyrique. Double concert à la recherche des sons perdus proposé par le festival à la Gaîté Lyrique. L’événement met en avant Le Sacre du Tympan dans lequel le bassiste Fred Pallem rend hommage au compositeur français François de Roubaix qui a créé des bandes originales pour le cinéma ou la télévision à base de samples. Pallem proposera donc un live qui reprendra les codes des boucles et des samples autant sur l’image que sur le son afin d’en créer un ensemble harmonieux. De leur côté, Arnaud Rebotini et Christian Zanési se produiront sous leur nom Frontières, un projet liant musique concrète et électro dansante, nouvelle et ancienne génération, club et centre de recherche. Plus d’infos ici.

Jazz électronique d’Oslo avec Bugge Wesseltoft, Mette Henriette et Andre Bratten :

Jeudi 6 octobre, 20h, La Gaîté Lyrique. Figure du jazz norvégien (et au-delà), Bugge Wesseltoft est connu pour ses travaux futuristes sur ce mouvement centenaire. Que ce soit avec son disque récompensé New Conception of Jazz et les suivants, ses entrées dans le monde de la musique électronique via ses expérimentations et sa collaboration avec le producteur et DJ allemand Henrik Schwarz et le contrebassiste suédois Dan Berglund, il aime à triturer les ambiances feutrées. Synthétiques ou organiques, elles suivent toujours le chemin du mystère et de la curiosité. Il sera accompagné de la saxophoniste Mette Henriette et du producteur d’électronique mélodique Andre Bratten, dont on vous a déjà parlé par le passé. Plus d’infos ici.

Nouveau live de Keren Ann :

Vendredi 7 octobre, 20h, Le Plan à Ris Orangis. Cinq ans après son dernier disque à succès, Keren Ann est revenue avec You’re Gonna Get Love, un disque qu’on a beaucoup aimé. On en avait d’ailleurs discuté directement avec elle à l’occasion de sa sortie. On évoquait notamment sa récente maternité qui n’aurait selon elle pas réellement influencé sa composition. Vous pouvez retrouver cette interview ici. En plus de ce concert, vous pourrez aller jeter une oreille ou deux devant Joon Moon né de la rencontre de Julien Decoret (Nouvelle Vague) et de la chanteuse de Kansas City Krystle Warren. Plus d’infos ici.

Musique passionnelle à Beyrouth avec Mashrou’ Leila et Bachar Mar-Khalifé :

Samedi 8 octobre, 20h, La Cigale. Difficile de résister à Bachar Mar-Khalifé en concert, et ce même si l’écoute sur disque vous a un jour laissé de marbre. Le fils de Marcel Khalifé, artiste de musique arabe nommé par l’UNESCO, et frère de Rami Khalifé, moitié du duo électro Aufgang, a sorti un album cette année chez le label parisien Infiné (Rone, Danton Eeprom, Francesco Tristano, etc). Il s’appelle Ya Balad, se pare de ses habits folk, électro et poétique et est très réussi, on vous le recommande chaudement. Autre concert de cette soirée dédiée au Liban avec Mashrou’ Leila, groupe d’indie folk qui a fait un carton avec son quatrième album Ibn el Leil. Principalement reconnu grâce à Internet, le groupe crée la folie des foules partout où il passe avec ses textes très personnels et directs. Il parle à une jeunesse qui se cache, qui a parfois honte, qui est interdit, qui vit dans le tabou. Plus d’infos ici.

Sound-system festif entre le Congo et le Portugal : Batida meets Konono N°1

« Les danseurs peuvent déjà commencer à s’échauffer » promet le festival. En même temps, quand on voit que Batida, producteur, vidéaste et DJ de la scène lisboète (et l’un des instigateurs d’une « nouvelle scène world » avec d’autres comme Dengue Dengue Dengue ou Clap! Clap!) rencontre Konono N°1 orchestre congolais qui triture ses instruments à but festif, on avait peu de doute. Ensemble, il créent un “sound-system D” comme une invitation à la décompression. Attention les pieds. Interdiction de s’asseoir. Avec ça, le festival vous ravit un peu plus avec les cuivres afrobeat d’Afrorockerz. Plus d’infos ici.

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