BRNS retourne le cerveau

Depuis Arcade Fire, aucun groupe n’avait réussi à me donner cette impression de création musicale inédite. C’est chose faite depuis trois semaines avec BRNS – prononcez Brains. Un groupe belge hors-norme, premier surpris de son succès naissant.

Trois titres sur leur page Facebook. Trois OMNI, comme Objets musicaux non identifiés. A l’image de leur musique qui monte en intensité au fil des secondes et se perd dans d’étranges méandres, les Belges de BRNS ont réussi à rendre addict leurs fans à travers une empreinte singulière, en seulement trois morceaux. Les puristes trouveront bien quelques accents de Le Loup, sur Clairvoyant, ou de WU LYF de manière plus générale. Pourtant, BRNS fait du BRNS. CQFD.

Ce quatuor multi-instrumentiste a créé un tube en puissance… qui ne passera – tristement – jamais sur la bande FM tant la tambouille des genres induit une perte de repères. Here Dead He Lies regorge de détails qui méritent une écoute attentive au casque. Rares sont les groupes alliant si bien pop-baroque, indie rock et electro.

Début septembre, BRNS a sorti son premier vinyle. A l’ancienne pour ainsi dire, les deux titres s’écoutant au format 45 tours. Xavier Daive, qui a lancé Limite Records pour le quatuor, explique ce choix dans cette interview au Vif.

Dernier particularité peu fréquente chez ces Bruxellois : le chanteur évolue à la batterie. Et le gaillard ne s’économise pas des bras et des jambes. Demandez à son public avec quelle force il arrive à donner la patte folle. Une rage qui rappelle les formations post-punk des années 80, provoquant un Parkinson des jambes. Les petits chanceux présents à Paris le 29 octobre, à L’International, ont pu voir ce groupe précurseur, gratuitement.

Si aucune nouvelle date n’est encore fixée dans l’Hexagone, le public français devrait revoir les voisins bruxellois dans un futur pas si éloigné. Pas encore convaincu ? Malgré l’oubli d’un micro HF aux chanteurs, cette session acoustique démontre le talent de ces Belges qui vantent Mexico.