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Boom bap, rap et Outkast, il était temps d’accueillir J.I.D

Vous la connaissez l’histoire du MC qui chantait malgré une dent de sagesse qui prenait trop de place et lui faisait cracher du sang ? Eh bien on vous la racontera plus tard. C’est parce que c’est derrière lui et que, depuis, J.I.D a d’autres choses à rapper : Atlanta, la vie de galère, la course aux thunes, et la teuf… mais une teuf plutôt stone qu’excitée du bocal.

Atlanta, encore Atlanta, toujours Atlanta. Vous avez l’habitude qu’on vous la serve souvent l’histoire de la-scène-locale ? Un peu comme la-scène-belge ou la-scène-de-chicago ? Ou vous préférez dire merde au city name dropping, ce nouveau concept qui fait gagner du temps aux journalistes ? Tant pis, il va falloir qu’on se jette dedans. Bah attendez, ça sort pas de nulle part une ville qui a enfanté les Usher, Ciara, Outkast, Ludacris, T.I. ou Gucci Mane et qui continue de faire rêver sa jeunesse en bas des tours.

Remarquez, il y a de quoi vouloir s’essayer à rêver. La crise économique de 2008-2009 a produit plus de pauvres qu’on ne pouvait imaginer. À Atlanta par exemple, son nombre aurait grimpé de… 122% en une décennie (2000 – 2010, selon Le Temps). Mais Atlanta aime aussi se voir comme la ville de la fête, le centre de ralliement n°1 de la communauté afro-américaine, et par la même occasion le New Motown. Et si les tensions liées au racisme perdurent et qu’il existe même des ségrégations raciales dans le rap, la principale « économie du spectacle vivant à Atlanta, le rap, est très majoritairement associé aux Afro-Américains » (ils disent ça chez Géoconfluences ENS Lyon et eux au moins ils bossent avant d’écrire).

C’est dans ce contexte que le jeune J.I.D, 27 piges aujourd’hui, a débuté sa très jeune carrière à enregistrer sa musique, à une époque où l’on célèbre Outkast jusque dans les universités, comme ici en Géorgie en 2017.

Outre son origine d’Atlanta, l’imaginaire d’Outkast n’est pas tombé comme un cheveu dans la soupe dans notre histoire. Que nenni. Aujourd’hui, on parle d’un véritable revival boom bap, de celui d’Outkast, qui serait arrivé aujourd’hui jusqu’à J. Cole, à Anderson Paak, et même d’une certaine façon à Childich Gambino ou Kendrick Lamar (même s’il est aussi acceptable de dire que Kendrick fait du Kendrick dans les milieux autorisés). De son côté, J.I.D parle du Wu-Tang, de Little Dragon, de D’Angelo ou de Sly and The Family Stone comme ses influences premières, mais il semblera au commun des mortels que les similitudes seront plus compliquées à trouver.

On est tombés carrément fans des mimiques de J.I.D. Mais pas que. Le rappeur réussit l’exploit de proposer sur un même tableau une attitude complètement léthargique et un flow ultra rapide et contrôlé. On appelle ça l’insolence de la jeunesse. Ses premières apparitions remontent à 2010 – 2013, et sa rencontre du duo Earthgang (Doctur Dot et Johnny Venus) avec qui il fondera le collectif de MC et beatmakers Spillage Village. C’est d’ailleurs même avec les deux gus qu’il est actuellement en tournée européenne. En 2012, il se fait virer de la fac, et il en profite pour sortir sa première mixtape Route of All Evil qui précédera la seconde Para Tu, d’un EP DiCaprio (2014 – 2016) et de compliles avec le Spillage Village. Mais il faudra attendre le repérage du très respecté et célébré J Cole pour que la machine s’échauffe. En 2017, J.I.D signe chez Dreamville Records, le label de J Cole via la rencontre du producteur Ced Brown.

La suite est aussi belle qu’une self made man story : sortie dans la foulée de The Never Story, super album qui emprunte à toute la palette des émotions. J.I.D rappe toujours aussi vite et fort. Parfois trop vite et trop fort, comme pour prouver qu’il sait, qu’il peut le faire.

Dans le cadre du festival Paris Hip Hop, retrouvez en live J.I.D et Earthgang à la Bellevilloise dimanche 10 juin 2018. Et ça se passe ici.

 

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