Comment voulez-vous que les Bretons quittent leur image d’alcooliques invétérés ? Ce n’est sûrement pas un hasard si le résultat d’une étude venant de Breizh explique le lien de causalité de la musique dans les bars sur la consommation d’alcool. Alors que les festivaliers turques se battent pour pouvoir continuer à boire avant l’âge de 24 ans.
A arpenter les festivals, Sourdoreille sait que la musique amplifiée joue sur nos gorges asséchées. Mais grâce à Nicolas Guéguen, chercheur en sciences du comportement, une explication rationnelle se dessine. Si la bière coule en masse lorsque la musique monte, cela provient du fait que des sonorités excessives exciteraient les consommateurs.
En faisant travailler ses méninges, le curieux constate que l’attirance pour une jolie festivalière ou un coup de stress nous font travailler le palpitant, les mains deviennent moites et la gorge sèche. Donc, l’étude bretonne semble crédible. La seconde raison invoquée, à savoir que les jeunes n’ont plus la force de discuter lors d’émissions de fortes décibels, est un peu tirée par les cheveux. Dernier point regrettable : pourquoi les scientifiques n’ont pas établi une étude parallèle sur les femmes, celle-ci portant sur quarante hommes de 18 à 25 ans.
Boire pour payer son billet moins cher
Les buveurs de soda pourraient d’ailleurs remercier les amateurs de houblon ou d’alcool fort. «Je dis souvent, si on m’enlève la buvette, le prix des places augmentera de 20% !», confiait Daniel Colling, le directeur du Zénith de Paris au Figaro dans un article expliquant l’importance budgétaire du créneau bière pour les salles de concerts. La salle du nord-est parisien va jusqu’à effectuer une remise de 10% sur la location si l’artiste fait un entracte.
Le metal reste la valeur sûre en terme de budget alcool pour un concert. Le hardos déteste décevoir ses idoles. Et quand en 2008 Lemmy de Motorhead (63 ans) déclarait « Je bois encore beaucoup. Environ une bouteille de Jack Daniel’s par jour », allez voir sur les forums comment ses fans ont adoré.
Nous ne sommes pas certain que JP Nataf – qui galère à trouver des dates, avouait-il la semaine dernière au micro de Pascale Clark – ou Bertrand Belin attirent les pochtrons. Les tenanciers de salle n’aiment pas prendre des risques, encore plus avec une buvette incertaine.
Du geek au laïc
Pour lancer sa nouvelle plateforme, RealNetworks avait choisi en 2004 comme partenaire la branche US de la firme néerlandaise Heineken. Les Américains ayant la flemme de se bouger avaient trouvé le bon filon : pour chaque pack de douze achetées, il pouvait télécharger librement deux chansons parmi le catalogue. Dommage que des chiffres n’aient pas révélé quel style a été le plus téléchargé. Pas sûr que les love songs ou la variété concurrencent les titres rock ou electro chez le buveur de bières. Car lors de la saison 2008-09, quand Bénabar faisait vendre 2,34 euros de houblon au Zénith de Paris, Prodigy en écoulait pour 7,06 euros.
Ce qui est certain, c’est que la bière et la musique sont à jamais liées. Sauf en Turquie où fin janvier des manifestants ont revendiqué leur droit à boire et faire la fête dès 18 ans. Une nouvelle loi rétrograde démontre que le parti au pouvoir, l’AKP, fait du mal à la laïciété. La vente et le service de boissons alcoolisées deviennent interdits au moins de 24 ans lors de festivals et autres événements publics. Pour encore plus décourager les fêtards, l’AKP a augmenté considérablement les taxes sur l’alcool. Heureusement, les Turques sont sortis dans la rue. Espérons que la pression va finir par payer.
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