Benjamin Biolay est-il un nid à embrouilles ?

Trouver des points commun entre un artiste débutant et une icône de la chanson française amusent les médias. C’est ainsi que Benjamin Biolay se retrouve comparé à Gainsbourg lors de la sortie de son 1er album, en 2001. OK, le Rhodanien incarne la nonchalance et répond de manière brute ou provocante face à une presse habituée aux réponses aseptisées. Mais non, Benjamin Biolay n’a ni le génie ni la verve de Gainsbourg. On aime néanmoins l’aura qu’il dégage. Ses dérapages plus ou moins contrôlés entretiennent, malgré lui, son côté « Jo l’embrouille ».

 1. Des extrémistes veulent lui faire la peau

« La vengeance est un plat (…) que certains mangent froid, comme Stirbois s’est mangé son cèdre », narre le gone blasé dans Vengeance, titre retenu pour intituler son nouvel album. Évidemment, se moquer du défunt dirigeant frontiste – mort dans un accident de la route – a offusqué le FN, évoquant un « Benjamin Biolay, rebelle en peau de lapin qui a reçu l’agrément de la classe dominante ». Refusant un cynisme qui colle au personnage, l’artiste a répondu dans les colonnes du Parisien: « Je dis juste qu’il s’est pris un arbre, je ne juge pas. Certes, je suis un militant socialiste, j’ai soutenu François Hollande, mais je ne suis pas un militant anti-FN ». Reconnaissons que le grand mélancolique ne cherche pas à se faire mousser puisqu’il a décidé d’annuler toute sa promo. « On n’est Pas Couché », « le Grand Journal », « Salut les Terriens » et « Le Grand 8 » font de l’audience, mais sont aussi des émissions où les chroniqueurs aiment la polémique. Le choix du silence a été préféré à un buzz potentiellement préjudiciable. Courageux ou fuyard ? La première option se défend car évite de donner une visibilité médiatique recherchée par le parti d’extrême droite.

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2. Son image plaît à un site de rencontres extra-conjugales

Lundi, une info en provenance du Québec annonce que les créateurs d’un site de rencontres extraconjugales auraient proposé 2,5 millions d’euros à l’homme en noir. La raison ? « En tant que musicien talentueux, doté d’une personnalité captivante et qui ne mâche pas ses mots quand il parle d’amour ou de relations humaines, nous pensons que vous êtes tout ce qu’une femme cherche dans un amant et tout ce qui correspond à notre marque. » Le hic apparaît lorsque l’intéressé apprend l’affaire… qu’il ignore. Maître Wekstein, l’avocate du chanteur, ne tarde pas à répondre par un communiqué à l’AFP : “AshleyMadison.com s’approprie de manière scandaleuse l’image de Benjamin Biolay en parfaite violation de ses droits”. Une mise en demeure du site a été entamée ; suivront des poursuites sur la base de l’atteinte au droit à l’image.

3. Bénabar a tenté de lui casser la gueule

Même s’il faut toujours se méfier des petits secs et nerveux, Bénabar n’a pas le profil du boxeur qui va retourner un resto. C’est pourtant ce qu’a voulu faire le gars chantant sur la campagne et les pizzas quand il a croisé Biolay, en novembre 2009, qui rentrait là où il dînait. Peu avant, l’auteur de « La Superbe » avait confié à Technikart combien la vision du monde de son confrère lui était « nauséabonde ». Les pics entre les deux chanteurs fusaient depuis un moment. « Ça fait quatre ans que tu me pourris dans la presse et partout ! Viens dehors si t’es un homme ! », aurait lancé Bénabar. Biolay a répondu par l’indifférence. La morale ? Chez un pianiste sommeillerait donc un dangereux gangsta, chez l’autre un esprit de Bouddha. Pour la chute, sachez que le petit nerveux a été ramené à la raison par ses proches.

4. Provocation footballistique

Dans une interview donnée ce mois à So Foot, Benjamin Biolay lance qu’il ne « calmera jamais le jeu » avec l’ASSE. « Si je ne joue pas à Saint-Étienne, c’est par conviction. C’est le club que je déteste le plus ! J’aime pas leur maillot, ça me dégoûte ! », a le mérite de la franchise. Sauf que la haine ancestrale OL-ASSE n’avait pas besoin de ce tacle rageur pour que 400 commentaires s’échangent sur la page officiel Facebook du pote de Gonalons. « Comment s’auto-interdire de stade… Si j’ai bien compris mon concert, à Saint-Étienne, je risque de le jouer sur Playstation. » Lucide tweet de Benjamin BIolay qui auto-commente la polémique qu’il a déclenchée ce mois-ci. Il poursuit: « Visiblement, j’ai été bête de m’exprimer comme un supporter, mais chez moi la bêtise est un cri qui vient de l’intérieur ». Le Lyonnais a beau s’inspirer du Stéphanois Lavilliers, peu parieront que ce clin d’œil apaisera la tension entre les deux villes.

5. Biolay et la retenue ?

Afin d’éviter un dérapage malvenu, Benjamin Biolay reçoit dorénavant ses intervieweurs dans les bureaux de sa maison de disques. A en croire Paris Match, le garçon s’interdit toute plaisanterie ou propos ironique. Là encore, une contradiction supplémentaire pour celui qui veut se faire oublier mais répond à un hebdo fan de ragots. « J’ai été fâché avec de nombreux confrères pour des ­conneries lancées à l’emporte-pièce», y confie-t-il. Dans cette interview donnée début novembre, le Rhodanien n’a pu s’empêcher de lâcher des phrases caractéristiques du provocateur né qu’il est. « Je sais tenir ma langue désormais, mes références en la matière étaient les rockeurs anglais qui passent leur vie à foutre la merde et à provoquer. » Qu’il continue, ça donne un peu de piment face à des chanteurs bien-pensants. Quel plaisir de lire quelques-unes de ses confidences, du genre « Michel Polnareff est un débile mental ». Benjamin Biolay ne vit-il pas le constat chanté avec Orelsan (Ne Regrette Rien) dans son dernier opus : « Ton quotidien cohabite mal avec mes rêves de branleur ».