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Beck & co, déclarations d’amour à Philip Glass

Le principe premier de Sourdoreille est d’écrire sur ce que l’on aime. Sauf quand on est vraiment fumasse, vous lirez rarement chez nous de longues tirades pour détruire un disque ou une initiative. A l’inverse, on évite d’en faire des tonnes quand on prend une fessée. Il va falloir donc sacrément nous retenir au moment d’évoquer Rework, le nouveau et fascinant projet collaboratif de Beck.

L’histoire commence quand Philip Glass décide de fêter comme il se doit ses 75 piges. Cherchant probablement un type aussi ouvert d’esprit que lui, il trouve à qui parler en la personne de Beck. Il lui demande alors de revisiter son œuvre pléthorique et d’associer au défi les musiciens de son choix. Vaste entreprise.

Mais le surdoué californien n’est pas homme à se laisser démonter par pareille proposition. Et comme ce cher monsieur a un carnet d’adresses à faire pâlir n’importe quel artiste de la planète (ou presque), voilà que sonnent tour à tour les téléphones de Dan Deacon, Cornelius, Tyondai Braxton, Amon Tobin, Memory Tapes, Jóhann Jóhannsson, Nosaj Thing, Pantha du Prince, Peter Broderick de Efterklang, Silver Alert et My Great Ghost. Excusez du peu.

Avec ce genre d’armée, vous pouvez tranquillement partir à la guerre. Cela tombe bien, puisqu’on parle ici, avec Philip Glass, de s’attaquer à l’une des plus prestigieuses collections musicales qui soit, influence majeure de la musique répétitive et minimaliste au même titre qu’un certain Steeve Reich. Le travail peut commencer, un chantier duquel Philip Glass se tient à bonne distance.

Dans une interview croisée avec Beck accordée au New-York Times, il disait ceci : « Je me sens parfaitement à l’aise avec l’idée de collaborer avec de jeunes musiciens pop, je ne crois pas aux formes mineurs ou majeures de l’art. Même si des compositeurs n’aiment pas qu’on touche à leur musique, moi j’aime ça, car ces artistes ont des idées auxquelles je ne penserais pas. Je ne suis pas possessif au sujet de mes œuvres.  » Alors la bande s’en est donnée à cœur joie, mais toujours sous l’œil averti de Beck, qui veille au grain. Et pour cause : cette mission, c’est d’abord à lui qu’elle a été confiée. Il ne s’agirait pas de décevoir l’ami Philip.

Point d’orgue de ce travail colossal aux formes diverses, ce NYC 73-78  de Beck justement, où il reprend 20 compositions de Glass en 20 minutes. La ballade est étourdissante, nous emmène sur des terrains aventureux et confirme, s’il en était besoin, la palette insensé de l’Américain. Prenez votre temps ou revenez-y plus tard si ce n’est ni l’heure ni l’endroit. Car c’est peu dire que cela en vaut la peine :

Au total, ce sont 80 minutes qui sont officiellement disponibles depuis ce 23 octobre via Orange Mountain Music/Ernest Jenning/The Kora Records. Mais une fois de plus, on dit merci à NPR d’avoir dégainé avant tout le monde pour nous mettre l’intégrale de « Rework » à disposition. Ce sera aussi l’occasion pour vous de jouer au chat et à la souris avec les artistes, pour deviner qui a fait quoi.

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