Les beatboxers autrichiens reviennent avec un nouvel album. Bauchklang, ou « son de l’intérieur » est un groupe qui joue sur les mots. Son long format « Akusmatik » fait référence à la musique acousmatique, une musique dématérialisée (Pierre Boulez). Leur créneau est de montrer que faire danser les gens n’est pas que l’affaire des machines et des instruments.
Bauchklang fait partie de ces groupes qui considèrent qu’en musique, ce n’est pas le moyen de transmission qui compte mais sa qualité, son contenu sensible. On en oublierait presque qu’ils ne créent qu’avec leurs voix et leurs micros.
Pouvez vous présenter Bauchklang et « Akusmatik » ?
Philipp : Cinq barbus uniquement équipés de microphones sur scène qui font de la musique pour surprendre, danser et faire oublier au public qu’il n’écoutent que des voix. « Akusmatik » est ce « phénomène » mis sur bande.
Vous ne vous sentez pas parfois nus sur scène, juste avec vos micros ?
Philipp : Oui, surtout sur de grosses scènes de festivals qui peuvent accueillir des tonnes d’équipement pour chaque groupe. Mais si on met de côté cette situation étrange, ça signifie aussi une grande simplicité d’installation de notre matériel « extérieur ». Juste cinq gars – le reste, c’est de la musique.
À la fin de vos concerts, n’est-ce pas difficile d’embrasser vos proches, de parler au public, bref, d’utiliser vos pauvres bouches meurtries ?
Philipp : Tout est une question de technique… ;)
Il y a une chanson appelée Le Mans, vous êtes fans de la ville ?
Philipp : Non hélas, nous n’y sommes pas restés assez longtemps pour juger. A l’origine, l’idée de cette chanson fut trouvée pendant les balances d’un festival au Mans où l’on a joué (nous les avions filmés au Bebop Festival en 2010 – ndlr).
Quelques anecdotes drôles en France ?
Philipp, Andi : Lors d’un set aux environs de 3.30 du matin au Festival du Bout du monde, deux hommes habillés en policiers sont montés sur scène et sont venus danser avec nous. Étrange mais marrant. Une autre fois, même contexte, un mec a décidé de faire un salto arrière et le micro sans fil qu’il tenait dans sa main s’est échappé et fait un énorme Boom en s’écrasant sur le devant de la scène. Le choc était terrible pour nous et le public. Dernière histoire, pendant un concert, je ne sais plus où, l’alarme incendie s’est déclarée et le lieu entier a dû être évacué – il y avait des pompiers partout. Par chance, c’était une fausse alerte, donc, 1h après, on a commencé et après la 5ème chanson, un des projos s’est écrasé à deux mètres de nous sur le sol. Flippant.
Qui sont les djs les plus créatifs de la planète ?
Andi : Il y a des légendes comme Steve Bug, Richie Hawtin ou Carl Cox mais aussi d’autres gars qu’on adore comme Dj Koze, Four Tet et de bons « sélecteurs » comme Gilles Peterson.
Quel type de musique électronique vous préférez ?
Andi : Nous aimons toutes les musiques et à chacune correspond une approche propre. Nous avons en commun que nous aimons de bons grooves, des rythmiques et des moments mélancoliques dans chaque style ET nous adorons faire danser les gens. En ce moment, nous jouons beaucoup de techno mais nous apprécions la jungle, le dub et le hip-hop parce que c’est la musique qui nous a formé, éduqué et qui avait la plus grande place dans nos shows.
De nouveaux remixes arrivent ? De nouvelles collaborations ?
Nous prévoyons une édition limitée de vinyles avec trois remixes d’artistes autrichiens de notre track Ray. Et nous avons créé un morceau avec Marie Daulne (Zap Mama) qui sortira, c’est sûr mais quand ? Nous ne savons pas ! En ce moment, notre focus est sur « Akusmatik » et pour les concerts. En général, nous sommes très ouverts d’esprit. Par exemple, nous avons déjà collaboré avec Ursula Rucker (chanteuse / spoken world, US), Tez (beatboxer, FR) ou Rouda (MC, FR). Nous sommes toujours à la recherche d’associations, peut-être avec d’autres artistes français, qui sait ?!
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