Si la programmation 2015 de Rock En Seine a été saluée pour sa qualité et sa richesse, elle a aussi été remarquée par son côté très rock. Sur les 66 groupes qui se produiront ce week-end, on en a ainsi compté que 5 clairement hip-hop. C’est peu. Très (trop ?) peu. En revanche, les adeptes du genre pourront se rassurer au vu de la qualité des cinq artistes en question.
Run the Jewels
La tête d’affiche hip-hop de cette édition 2015. Mais aussi et surtout le plus gros dillemme du weekend puisque le duo se produira en même temps que les Chemical Brothers. Il paraît pourtant impensable de rater la venue d’El-P et de Killer Mike tant leurs deux albums sortis depuis 2013 se sont révélés cultes et à l’image d’une génération. L’opus Run The Jewels pourrait d’ailleurs rester comme la bande son des révoltes US de ces derniers mois.
Billie Brelok
Son flow a rapidement marqué au fer rouge (et noir) nos esprits. Enragée à un degré quasi-nocif, Billie défonce les portes et les bonnes manières aussi bien en français qu’en espagnol ou en allemand. Violent ? Vulgaire ? Excessif ? Qu’importe, tout est tellement bien écrit et rappé que Billie Brelok peut tout se permettre, y compris balancer son hip-hop contestataire dans un Rock en Seine pourtant loin d’être subversif.
Young Thug
Changement d’ambiance avec l’un des rejetons du rap game US les plus en vue du moment. Spécialiste des clashs médiatiques, des provocations verbales et des clips outranciers, le nouveau bad boy d’Atlanta a récemment été arrêté dans un centre commercial pour des propos terroristes. Mais c’est dans sa musique que son outrance, sa provoc’ et son insolente assurance prennent tout leur sens.
Throes + The Shine
Cela fait longtemps qu’il n’existe plus vraiment de frontière dans les musiques actuelles. Plus de frontière géographique, plus de frontière linguistique, plus de frontière artistique. Throes + The Shine en est la parfaite illustration : mélange improbable entre un groupe de rock abrasif portugais et un duo angolais, le combo rend hommage aux musiques traditionnelles des anciennes colonies lusitaniennes, mêlant avec habileté sonorités tribales, rap et énergie rock.
Kate Tempest
Sensation des dernières Trans Musicales, l’Anglaise fait unanimité depuis la sortie de son premier album l’an passé. Toute sa musique gravite autour de sa voix, de son flow, véritable instrument et boîte à rythmes sur laquelle viennent se greffer habillement des productions tantôt très austères et minimalistes, tantôt pop et enjouées. Une production en partie confiée à Dan Carey (Bat For Lashes, Hot Chip). Surtout, Kate Tempest impressionne sur scène. Véritable tornade musicale à base de flow et de beat en rafale, cette tempête sonore se révèle parfaitement maîtrisée.
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