Trois Parisiens qui prennent le nom d’une station balnéaire de la Fôret Noire, est-ce la solution adéquate pour espérer un monde meilleur à l’arrière d’une berline allemande ? Franchement, ne vous sentez pas obligés. Surtout que vous êtes fauchés…
Prendre place dans le train, le bus ou le métro : voilà qui suffira pour apprécier douze titres aux accents glaciaux faussement cotonneux (Sigur Rós, est-ce votre grand frère vénéré ?) et d’une pop angélique très européenne. Des claviers lumineux (MGMT, sors de ce corps) et un xylophone distillé avec parcimonie mais justesse donnent une vision panoramique de « Coline ». Un premier album qui ne prend jamais de hauteur. Recette simple mais pas simpliste. En un mot : efficace. La brise constante de Baden Baden fluctuant entre anglais et français se se suffit à elle-même.
You’ll See ou Good Heart raviront les adeptes de la langue de Benny Hill. La classe en sus. « Chanmé » annonce d’ailleurs que ce trio n’a pas 20 ans. Depuis que le linguiste Alain Rey nous a éclairés sur le verlan – devenu le langage des « bolosses » par excellence – ce titre empli de nostalgie fait partie des rares véritablement efficaces dans la langue de Sim. La classe en sus.
La similarité de timbre avec Florent Marchet sur Les Couleurs et Je Sais, Je Vais s’avère troublante. Pour ne pas dire perturbante. A moins de porter plainte contre les géniteurs d’Eric Javelle – doté d’une voix cristalline, fragile et tendre – on ne voit pas d’autre solution, sinon l’excuser. Excuse déjà acceptée, car Evidemment appartient à la famille du coup de cœur notable.
Dernière chose : l’an dernier, à l’écoute de l’EP de Baden Baden (sorti fin 2010), on avait vite éteint. Trop plat, trop fade. Preuve que le travail paie. Ou que nos goûts évoluent. Dans le domaine du certain, gageons que « Coline » fera un peu d’ombre à la Forêt Noire.
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