Rares sont les artistes qui ont laissé une trace pour longtemps avec leur premier album. Grâce à « Feel it Break » paru en 2011, Austra est de ceux-là. A la baguette, Katie Stelmanis, une prêtresse au charisme fou. Issue de la musique classique, la demoiselle de Toronto a ensuite laissé libre cours à sa passion pour les claviers et les sonorités électroniques. Avec un atout maître : une voix d’une puissance insondable. Interview, à l’aube d’une tournée française en compagnie de Gossip et d’un deuxième album plus qu’attendu.
Le premier album d’Austra, « Feel it Break’ peut difficilement être comparé à un autre disque. Ton objectif est-il de chercher à composer autrement ?
En tant que musicienne, je crois que c’est important de penser sans cesse à de nouvelles façons d’écrire la musique. Oui, c’est l’un de mes principaux objectifs.
Dans les harmonies ou l’utilisation de ta voix, que reste-t-il de ta formation en musique classique ?
Je pense que cette formation est en moi, ancrée dans mon cerveau. Cela m’influence mais je ne le réalise même pas. J’ai passé tellement de temps dans des chœurs, je pense que cela a joué un vrai rôle au moment d’écrire les harmonies vocales. J’ai aussi toujours étudié le piano, cela influence mon approche des partitions de claviers.
Tu aimes prendre ton temps. Cela parait important dans le développement de carrière d’Austra. Malgré toutes ces tournées, estimes-tu avoir eu assez de temps pour composer de nouvelles chansons ?
J’ai travaillé sur des nouvelles chansons principalement en 2012. Avant ça, on était trop occupés et je ne trouvais pas le temps. Mais cette année, j’ai vraiment pu me concentrer dessus. Quoiqu’il arrivait, j’essayais d’y consacrer plusieurs heures par jour de façon à pouvoir être capable d’écrire des chansons, à nouveau.
A l’époque de Feel It Break, tu étais la principale compositrice. Pour la suite, évolues-tu vers un processus plus ouvert ?
Absolument. Nos nouvelles compositions sont construites de façon bien plus collaborative. Et je pense que cela sera frappant quand vous pourrez les écouter !
D’où vient le ton dramatique de ta voix ? Comment faire pour éviter un excès de pathos, du coup ?
J’ai étudié l’opéra. Ma voix très dramatique doit venir de là. Elle est juste puissante, et je pense que puissante veut dire dramatique. J’essaie de la contenir autant que je peux pour ne pas qu’elle devienne mélodramatique. Et c’est toujours un challenge pour moi.
Parfois, as-tu peur de ne pas durer ?
Pas vraiment. Je sais qu’il y aura toujours une carrière pour moi dans la musique, quelque part. En coulisses ou sur scène, peu importe. C’est le seul domaine dans lequel je suis douée !
Pour conclure, dirais-tu que la musique électronique est encore une musique alternative ou qu’elle est désormais principalement devenue mainstream ?
Définitivement mainstream. La bonne musique électronique reste clairement toujours à la marge, comme dans la plupart des styles musicaux. Mais je pense que depuis des artistes comme Skrillex et Lady Gaga, on peut clairement assumer son côté mainstream.
Austra en concert avec Gossip : dimanche 4 novembre à Bordeaux, puis les 6 et 7 novembre au Zénith de Paris. Toutes les dates ici.
Crédit photo : Kid With Camera
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