Non, messieurs dames, les responsables promo des labels n’ont pas toujours une vie facile. Passer le plus clair de sa journée à expédier colis sur colis, recenser les adresses postales du plus obscur chroniqueur musical officiant pour de non moins obscurs webzines, radios locales ou magazines en perdition. Abreuver ces chanceux-là des disques de leurs poulains, nous relancer sans cesse, encore et toujours. Pour savoir si on a reçu le colis, écouté le disque, reçu le mail, lu le mail, reçu le lien, cliqué sur le lien.
Et tout ça pour quoi ? La plupart du temps, notre réponse – si réponse il y a – est claire : c’est non. Qu’on se le dise, les chargés de promo sont passés maitres dans l’art du vent.
Mais parfois, l’histoire est toute autre. Un soir d’été, le vilain chroniqueur rentre chez lui, ouvre son courrier. Tiens, un disque. Un groupe belge, Applause.
La première écoute est la bonne. Et l’élégance des cinq orfèvres imprime déjà sa marque, délicatement. Quatre zicos qui réconcilieraient presque Flandres et Wallonie, et un chanteur français invité à les rejoindre en 2006. Le genre de groupe qui prend son temps pour faire les choses bien.
Le premier EP, sorti en juillet, laisse présager un album de toute beauté, entre une pop dont les envolées rappellent Overhead et son bijou de premier album « Silent Witness », des ambiances rétro où planent parfois l’ombre de Jefferson Airplane. Ces cinq titres-là ne sont pas anodins. Ils portent en eux une profonde sensibilité, et témoignent d’une façon de composer qui honore les belles heures de la pop sans s’y enfermer, qui refuse de choisir entre énergie et mélancolie.
Alors bien sûr, c’est la rentrée. On est censés râler. Mais en se disant que le premier album de Applause se profile, ça va mieux. On sait qu’on pourra guetter la boite aux lettres très bientôt.
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