Aphex Twin doit bien se marrer derrière sa télé.
Dommage pour les autres nommés, deadmau5, Little Dragon, Royksopp & Robyn et Mat Zo. Mais, cette année, il n’y en aura eu que pour Aphex Twin. Seize ans d’absence et aujourd’hui une omni-présence dans les médias musicaux comme s’il avait fait un update un peu tardif de sa vie. Mission réussie : ses fans et la presse débordent de tout ce dont ils ont souvent rêvé de nombreuses nuits de grand vide où l’on se murmure : « Quel monde plat et injuste », dans la clarté d’une demi-lune.
Dernier fait d’armes en date : à l’occasion de la 57ème cérémonie des Grammies, il a remporté le sacro-saint prix du « meilleur album de musique électronique de l’année ». Ahah, AFX aux Grammys. Il doit bien se marrer devant sa télé, en train de construire un robot qui permettra à sa fille de contrôler à distance les cheveux de sa pire ennemie pour qu’ils s’emmêlent. Sa femme doit être conquise d’avoir un homme dont le nom est à côté de Pharell et des Black Keys. C’est pour ça qu’en même temps, elle dessine probablement amoureusement une créature mi-chien, mi-pieuvre qui construit des maisons perdues dans les Cornouailles. Ils doivent tous trouver ça complètement normal qu’avec des morceaux comme « minipops 67 [120.2][source field mix] », son nom puisse naturellement se retrouver sur CBS devant des téléspectateurs interloqués.
Aphex Twin doit bien se marrer.
Mais pas trop. Parce qu’après, il faut retourner brancher des câbles, allumer l’alimentation, contrôler la couleur des LEDs, vérifier le niveau du nouveau mur du son, regarder la dernière émission sur les illuminatis, appeler Warp pour leur dire merci, composer 756 morceaux, les détruire, les recréer par un système de pensée tout juste inventé, etc, etc, etc.
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