Vous ne connaissez sans doute pas encore Alex Winston, ses refrains entêtants ne tarderont pas à parvenir à vos oreilles tant son nom ne passe pas inaperçu sur la Toile depuis quelques semaines.
La jeune femme originaire de Detroit est installée à New-York. Après un tout premier EP intitulé By The Roots, elle a écumé les salles de presque tous les Etats-Unis, avant de rencontrer le duo de producteurs The Knocks. Si leur nom ne vous dit rien, retenez qu’on les a retrouvés aux côtés d’Ellie Goulding ou encore de Rihanna et qu’ils ont récemment été retenus par l’hebdomadaire de référence NME parmi les « 20 producteurs du moment ». Après avoir déménagé dans la « grosse pomme », Alex a sorti un EP de reprises, Basement Covers (littéralement « les reprises de la cave »), fait à la maison et sur lequel on retrouve des titres de Mumford & Sons, Jack Penate ou encore des Rolling Stones. L’EP est téléchargeable gratuitement à cette adresse.
Son premier vrai single, le tubesque Choice Notes, commence aujourd’hui à faire parler de lui et la jeune fille est déjà évoquée par les Inrocks, le Guardian et la BBC. Forte de cette popularité naissante, elle se lance ce mois-ci dans sa première tournée européenne, après un essai réussi à Londres. A cette occasion, elle passera par Paris le 16 février, au Nouveau Casino, pour une soirée Custom très attendue en compagnie de Grouplove et We Are Enfant Terrible. A peu près au même moment sortira Sister Wife, son premier « mini-album ».
Un peu plus long qu’un EP, un peu plus court qu’un album, Sister Wife compte six titres. C’est peu, c’est vrai, mais c’est amplement suffisant pour prendre la mesure du talent de la jeune américaine. S’il fallait qualifier son style musical, « pop-folk » serait sans doute le terme le plus adéquat. Pourtant, si l’on y retrouve des guitares acoustiques, des pianos malicieux et des airs légers, la musique d’Alex Winston est beaucoup plus riche que la plupart des compositions folk classiques.
Ce qui frappe avant tout, c’est bien-sûr la voix sucrée d’Alex. Plutôt douce, mais pas dénuée de caractère, elle rappelle instantanément Kate Bush (Don’t Care About Anything) et Emilie Simon. Accompagnée d’arrangements printaniers, cette voix pleine d’insouciance vient vous éclabousser de petites touches rafraîchissantes et ensoleillées.
Mais il serait réducteur de ne voir en Sister Wife qu’un album d’une juvénile naïveté, que certains mauvais esprits auraient vite fait de prendre pour une fadaise. Souvent plus charnue, la musique d’Alex Winston rappelle aussi Florence & The Machine (Sister Wife) et Marina & The Diamonds (Fingers and Toes). Mention spéciale au titre d’ouverture de l’album, l’époustouflant Locomotive, qui vous emporte dans une bourrasque enivrante, avec ses arrangements puissants et cette voix magnétique.
En seulement six titres (parmi lesquels on ne compte malheureusement pas l’excellent Medicine, qu’on vous conseille d’aller écouter sur la page MySpace de la chanteuse), Alex Winston, du haut de ses 21 ans, fait une vraie démonstration de ses mélodies étourdissantes, superbes de légèreté et de simplicité, accrocheuses à souhait. Etoffées d’arrangements qui ont un charme un peu désuet, elles offrent un voyage ébouriffant et formidablement revigorant et font de Sister Wife un coup d’essai pour le moins réussi ! Ce premier album mêle influences pop et folk avec une maestria et une efficacité implacable. Il réussit même à insuffler un vrai souffle de fraîcheur et de modernité au genre. Un premier essai plein de promesses, pour une artiste qui fera sans nul doute l’actualité musicale de 2011.
Par Fred Cazalis
CONCOURS :
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