Quel fan de hip-hop de la première heure ne connaît pas Afrika Bambaataa ? Le père de la « Universal Zulu Nation » qui compte maintenant des représentants dans le monde entier. Celui qui a organisé les premières teufs hip-hop à New-York et eu l’idée géniale d’inventer l’électro-hip-hop à inspiration kraftwerkienne. A l’occasion de l’exposition photo Walk This Way de Sophie Bramly, au festival Hip Opsession, au Lieu Unique à Nantes, un débat est organisé entre la photographe et notre héros. On vous raconte.
On dit que la musique hip-hop est née un soir d’août 1973, le 11 pour être précis lors d’un concert de DJ Kool Herc dans le Bronx. Il est bien sûr impossible de le confirmer avec certitude, les experts se contre-disent systématiquement. Ce qui est certain, c’est que le Bronx est le berceau et que les héros de l’époque s’appellent African Bambaataa, DJ Kool Herc et Grandmaster Flash en compagnie de D.LC, Fab 5, Futura 2000 ou encore Afrika Islam. Ces musiciens ont fait danser les premiers b-boys and girls en mixant la musique de leurs aînés avec la leur. La photographe Sophie Bramly était présente pour immortaliser ces moments lors des religieuses hip-hop parties du vendredi soir mais aussi dans l’intimité des instigateurs d’un genre musical qui fera sous peu le tour de la planète.
Sophie était au festival Hip Opsession de Nantes, vendredi 6 février, pour présenter ses clichés des premiers pas du rap et du breakdance. Avec African Bambaataa ils ont fait un tour dans la galerie et discuter ensemble du bon vieux temps, se rappelant des copains disparus ou de ceux qui sont encore là. Puis devant une poignée d’invités ils ont répondu aux questions d’Olivier Cachin expert en histoire du rap. On a discuté de l’Universal Zulu Nation d’African Bambaataa, de sa relation avec James Brown, de ses tubes qui ont chamboulé l’histoire de la musique, mais aussi du travail de la photographe et comment sa bande de copains l’ont accepté parmis eux comme l’une des leurs « sans que je sois mise dans la case des biatch ou des sistas » précise-t-elle avec malice.
Sophie Bramly et le grand gourou sont venus contempler les quelques clichés qu’elle expose en ce moment au Lieu Unique. Des photos qui retracent le premier souffle du hip-hop avec DJ Kool Herc, Fab 5freddy, Afrika Islam et Futura 2000. On voit Grandmaster Flash ou encore Afrika Bambaataa faire le show, la copine de D.LS dormir sur le canapé et des b-boys au look farfelu faire un concours de celui qui tiendra le plus longtemps sur la tête.
Devant une poignée d’invité, Olivier Cachin est venu interroger ces deux Zulus sur leurs histoires. Originaire d’Afrique du Nord, Sophie a été accueillie par les b-boys « comme l’une des leurs » se souvient-elle afin d’immortaliser leur communauté durant les 70s. Quant à Afrika Bambaataa, l’ancien leader du gang Black Spades, c’est après avoir vu le film « Zoulou » de Cy Enfield avec Michael Caine et entendu le cri des Black Panthers, qu’il a désiré « transformé l’énergie négative en énergie positive par des joutes verbales et physiques » comme il le dit si bien. Toujours avide d’expérimentations dans un esprit perpétuellement progressiste, Afrika Bambaataa est l’instigateur de la True school : l’alliance de la vieille école et de la nouvelle (à l’image de son technoïde Planet Rock, du Funky Unity ou encore du rugueux World Destruction ). Même si l’ancien gangster est maintenant professeur à l’université de Corneille, il est toujours en train de scander son sempiternel slogan : « Peace, Love and Having Fun » qu’il souhaite toujours propager « dans toute la galaxie avec nos frères et sœurs extra-terrestre » conclue-t-il avec un sourire XXL. Bambaataa nous a enfin gratifié d’un DJ set d’envergure à minuit pour clore cette soirée spéciale.
James Brown & Afrika Bambaataa – Unity part 2 (Because it’s coming)
Crédit photos : Léo Ducatez
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