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Live Nation embourbé dans le Square d’Arras

S’il y a bien un festival dont Sourdoreille ne fera jamais la web-TV, c’est le Main Square Festival, à Arras (62). Créé à coup de billets verts par Live Nation France (premier producteur de concerts au monde), cet événement aux dents longues est en passe de subir un échec retentissant… Chronologie de l’implantation d’un festival qui dérange.

Juillet 2006 : le Main Square Festival naît à Arras, dans le nord de la France. Pour sa première édition, l’événement annonce, entre autres, Muse, The Kooks et… Depeche Mode.

Qui est donc le gardien du Square ? Live Nation France, « filiale spectacles » historique de Clear Channel Entertainment, sans doute le groupe de communication le plus puissant au monde (via ses sociétés d’affichage, radio, chaîne de TV, etc). Une société au chiffre d’affaires frisant les 5 milliards d’euros, qui a notamment activement soutenu la deuxième campagne de Bush et fait de la propagande pour W en Irak.

Voilà pour le profil de la maison-mère. Et la filiale musique, dans tout ça ? Tout aussi vertigineuse : en 2008, Live Nation aurait brassé 50 millions de spectateurs dans le monde pour 33.000 concerts. L’entreprise gèrerait aussi les tournées de 1.600 groupes.

Dès 2000, elle s’attaque progressivement à la Belgique. Ses gros biffetons lui permettent d’acquérir trois festivals majeurs du plat pays : Werchter, Pukkelpop et I Love Techno. De quoi dessiner les contours de la politique Live Nation : avalanche de têtes d’affiche, exclusivités (comme Metallica cette année), et tarifs exhorbitants (165 € pour 4 jours à Werchter). Et ça marche, puisque les trois festochs sont sold out tous les ans.

Raoul pas content. Six ans plus tard, en 2006 donc, la tentacule spéculatrice de Live Nation grimpe les Ardennes et atteint Arras, où elle compte faire son premier repère de l’Hexagone. Débarquent alors sur la Grand’place, en trois ans, les groupes Radiohead, Underworld, Muse… Les collectivités locales applaudissent des deux mains et subventionnent l’événement (100.000 € versés par Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais cette année, le Conseil Général du Pas-De-Calais s’apprêterait à faire la même chose).

Localement, le réseau RAOUL (structure hébergeant 17 associations de musiques actuelles dans le Nord-Pas-de-Calais) est sorti de ses gonds très récemment. Ses membres, pas très contents de voir des deniers publics s’enfouir dans les poches de la multinationale ont, dans ce communiqué, demandé le retrait pur et simple des subventions accordées à Live Nation.

Autre information à ne pas négliger : le promoteur américain a décidé de lancer le Main Square Festival durant le premier week-end de juillet. Tout juste en même temps que les Eurockéennes de Belfort, aux esthétiques musicales très proches. Ou comment s’amuser à défier le monde associatif avec un gros carnet de chèques…

Musique soldée. Trois ans plus tard, où en est-on ? Le grand méchant prônant le libéralisme musical a-t-il triomphé ? L’association Territoire de Musiques, qui gère les Eurocks, a-t-elle bu la tasse et été contrainte de déserter le site de Malsaucy ? Raté. Cette année, les pass pour les Eurocks s’arrachent comme des petits pains. Et à Arras, Live Nation fait la tronche : la soirée électro « Behind The Square » (3 juillet) est annulée. Raison officielle : annulation de Late Of The Pier. Mouah.

Plus drôle, l’orga a même décidé de baisser le prix des billets de 40 % à trois semaines du festival. Conséquence : un début de polémique naît sur le net. Live Nation se justifie à sa façon : « Pourquoi ne vous plaignez vous pas lorsque le pantalon que vous avez acheté en décembre se retrouve soldé de 70% en janvier ? Les règles de la commercialisation sont telles. Un prix fixe et des moments de réductions. Chacun fait ses choix au moment qu’il désire. » A quand Alain Madelin à la direction ?

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4 commentaires

4 commentaires

Barriaut 25.06.2009

Main Square Festival= Grosse erreur culturelle.
Je suis indigné de constater que les pouvoirs publics puissent subventionner une multinationale cotée en bourse, alors qu’une multitude d’associations de France et de Navarre tentent tant bien que mal d’organiser des manifestations musicale.

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Alex’ 15.06.2009

une honte enorme ce « festival »! F leduc, = de la daube

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Mat 11.06.2009

Rien à redire : <3 <3 <3

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