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Une après-midi avec Innervisions

Dans l’Allemagne électronique, tout ne sonne pas « Allemand ». Les scènes y sont multiples, heureusement. Entre la techno du Berghain d’Ostgut Ton (Ben Klock) profonde et dancefloor, les accents pop et mélodieux de Kompakt (Michael Mayer) et les riches textures minimales de Traum (Max Cooper), il existe un label que la géographie n’a pas atteint. Innervisions promeut (entre autres) une house efficace qui ne prend pas ses racines à Chicago. Un label référence mené par Dixon (photo).

Dixon, le papa. Plus de 20 de carrière, des DJ sets réputés, des résidences à la Fabric à Londres et au Panorama Bar à Berlin et de la récidive dans le classement Resident Advisor des meilleurs DJ’s au monde (#8 en 2008, #6 en 2009, #7 en 2010, #8 en 2011 et #3 en 2012). Dixon est le boss,  et a largement contribué à la reconnaissance de la house dans un pays qui s’est longtemps cantonné aux tunnels de la minimale. Ami proche d’Agoria, il vient de sortir le dernier EP du Lyonnais, dont on vous a parlé ici. C’est aussi l’un des seuls grands piliers du mouvement à gagner sa vie en étant DJ et rarement producteur.

Âme, les mamans. Âme – Kristian Beyer & Frank Wiedemann – est originaire de Karlsruhe en Allemagne, auteur du mythique morceaux Rej en 2005, et fondateur du label aux côtés de Dixon. Le duo repousse les frontières de la house grâce à des univers musicaux complémentaires et y apporte fraîcheur et originalité. Originalité : le duo s’est scindé en deux mais chacun des deux artistes joue encore sous le nom d’Âme… Il est donc possible d’assister à un set d’Âme dans deux endroits différents le même soir.

Henrik Schwarz, le bras droit. Prodige de la scène berlinoise, il est un véritable chauffeur de salle. Entre percus africaines, influences minimalistes (il est à l’origine d’un remix pour Steve Reich), il pratique une musique chaude et millimétrée. Il a aussi composé un ballet avec Frank Wiedemann, Mark Fengler et Marcel Dettmann (oui, un ballet techno) lors d’une création pour le Berghain et le State Ballet de Berlin. Il est l’un des piliers du label et forme avec Âme et Dixon et le groupe A Critical Mass. Le remix le plus fameux sur lequel ils ont travaillé est le Where We At de Derrick Carter.

Kink, le pote manouche. Le tueur bulgare s’est d’abord fait connaître grâce à ce hit. Kristian (Âme) dit à ce propos que « c’est le premier disque de Kink que nous vendions sur notre site et il a été direct un carton. Express est très spécial pour nous ». Une balade en train et un hymne à la joie que Kink exprime largement en live. Sa sympathie et son entrain en ont ravi plus d’un jusque dans la cour de Keroual, cet été à Astropolis.

Château Flight, le french kiss. Autre association au top : celle de I:Cube et Gilb’R, têtes pensantes du label Versatile, qui ont fait un petit écart chez Innervisions avec un EP ultra-dansant, « Baroque EP ». C’était en 2006, pour la sixième sortie seulement du label allemand. Belle marque de confiance à ces quatre  mains qui faisait du Todd Terje avant l’heure. 

Konstantin Sibold, le cousin précoce. A 22 ans, Konstantin Sibold a soufflé tout le monde en devenant résident du Rocker 33,  club bien connu de sa ville natale, Stuttgart. Repéré par le label lyonnais Caramelo, il sort plusieurs maxis, avant qu’Innervisions ne lui fasse les yeux doux. Son EP « Madeleine » déboule, avec le morceau du même nom, proches des délires de Max Cooper. Le genre de gars que tu aimerais croiser plus souvent aux repas de famille. Mais ton oncle bedonnant ne s’appelle pas Dixon.

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