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Trans Musicales 2015 : Lettre à Jean-Louis Brossard (2/2)

Cher Jean-Louis, une lettre ne suffisait pas, et tu ne le sais sans doute pas mais on adore jacter.

Cher Jean-Louis,

Une lettre ne suffisait pas, et tu ne le sais sans doute pas mais on adore jacter. Les têtes d’affiche peuvent monter à la tête de certains. Ce ne sera pas ton cas. A filer tes meilleurs créneaux au Parc d’Expo à des types qui jouent leur première grosse date, tu m’étonnes qu’ils ont intérêt à jouer leur vie. C’est sûr que pour un festival de la taille des Trans et un groupe de celle de Totorro, on pourrait plutôt s’attendre à un bon vieux créneau de 16h40. Mais n’est pas Trans qui veut. Et ce message, tu l’as bien fait comprendre.

N’est pas non plus Jean-Louis qui veut, qui programme le rock en se souciant de l’électronique, la soul sans oublier l’afrobeat. Niveau électro, tu nous épateras toujours. Toi et tes terres qui ont accueilli Daft Punk en 1995 ont tapé juste avec le jeu d’Applescal et son electronica noisy à l’UBU dans le cadre de la fin d’après-midi dédiée à la scène dutch. On a pris notre carnet de notes pendant le live de Powell sur la scène Greenroom. Pourtant complètement décousu et déstructuré, il nous a proposé un éventail de belles choses : IDM, hardcore, post-rock, bass music, techno. Ça part dans tous les sens, comme les Trans. En plus, dans notre première lettre, on t’en voulait un peu d’avoir délaissé les musiques plus extrêmes. Est pris celui qui croyait prendre. On passera ensuite notre tour pour Vandal et sa jungle, moins notre tasse de thé.

L’année dernière avec Awesome Tapes From Africa, cette année avec Mawimbi, depuis longtemps avec Labelle, tu montres ton éternel intérêt pour les musiques world. Même si le collectif français Mawimbi a semblé moins plaire que son homologue anglais qui donne dans les cassettes audio, on s’est plu à changer notre façon de danser.

Bon et puis, comme il faut bien que tu nous mettes notre fessée annuelle (ce qui pourrait sembler étrange au vu de notre absence d’intimité) et que Totorro a remporté la mise rock, il faudrait que je te parle de Molecule. Je dois te dire que je suis ravi que tu aies ramené ce type de retour de son séjour de cinq semaines en mer du Nord à bord du Joseph Roty, chalutier industriel dans lequel il a aménagé un studio. Dans son live 60°43’ Nord, on ose se laisser happer par le vent. Le gigantesque Hall 9 et ses milliers de personnes ne nous feront pas oublier cette impression de huis clos, d’immersion. En solitaire. Alors, merci de nous avoir fait dire beaucoup de bien d’un type qui sort à la fois des vinyles chez Ed Banger et qui est fan du commandant Cousteau.

Et pourtant, il fallait le remplir ce hall, un samedi de Trans, même complet. Il n’est pas forcément chose évidente d’atteindre le graal du guichet fermé comme lors des venues de Stromae, Vitalic ou Rone, lors d’éditions passées. Au final, ta prog aura-t-elle été encore plus équilibrée que les années précédentes ?

Avant de partir, on voulait te confier qu’on s’en veut d’avoir raté le JP Manova Live Band, le dimanche à l’UBU surtout avec Rocé en invité, mais il fallait bien rentrer à Paris. Tu sais pour le boulot. On plussoie ton choix de mettre en avant ce grand rappeur qui a pris son temps avant de sortir de l’ombre. N’hésite pas à taper dans ce secteur du rap, ils sont une petite armée à défendre les couleurs de la vie, comme toi, comme tu l’as toujours fait.

Bisous.

Molecule – Rockall

Lettre à Jean-Louis Brossard (1/2)

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