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Astropolis l’hiver, jour 1

Un zèbre, un avion raté, la bruine, un Allemand et sa bouteille, une pensée pour Mehdi. On est à Brest.

Pour la première fois de son histoire, Astropolis se met en branle en plein janvier. Dans les dédales brestois, entre la Carène et le mythique Vauban, le festival qui ne voulait pas être sage défie le ciel gris et la bruine. Récit en sons et en mots.

L’Astroscope #1, par Sourdoreille

 

20h45. Dans la gare, l’affichette du canard local pleure le départ de l’idole du stade Francis-le-Blé, Nolan Roux, vers les contrées lilloises. Dehors, le parvis qui surplombe le port de commerce est balayé par des bourrasques chargées de bruine. Ici, c’est Brest.

21h15. Au Vauban, mythique cabaret du coin, un petit mot avertit les oreilles sensibles que la nuit ne sera pas calme. « Attention, risque de concert bruyant ». Hum, c’est vrai que Radio Slave est annoncé derrière ses potards jusqu’à 5h du mat. Finalement, Matt Edwards est resté coincé dans les bouchons de Berlin et a raté son avion. Pas de bol. Du coup, Astro annonce qu’une coupe de champagne sera offerte à tous. Sacrés Brestois.

23h30. La vaste carlingue de la Carène vibre déjà. L’égérie pop d’Ed Banger, Mickey Moonlight, bastonne un public encore un peu parsemé. Arrive le titre Pocket Piano, hommage discret à son collègue DJ Mehdi, qui aurait dû souffler sa trente-cinquième bougie hier. Bon set, malgré une omniprésence de boucles piquées à Gesaffelstein. Y’a pire comme référence.

01h. Busy P se passe la main dans les cheveux, ondule comme un grand échassier englué dans un marais insalubre et se mange une belle coupure de courant. Dans la fosse, le Brestois commence à avoir l’oeil vitreux. Les plus valeureux fricotent avec les coudes devant South Central, qui hallucine face au bordel.

03h. Un mec embarque un gros pot de fleur devant la sécu qui rigole, pendant que l’Allemand Fukkk Offf fait monter un régiment de mineures sur scène en payant sa tournée de vodka. Et en espérant sans doute que les quarante degrés feront sauter quelques débardeurs.

05h. Une nana hurle au comptoir du Vauban, et commande une pinte de mojito, nouvelle sensation de la carte du bar. Au zinc, ça cause Nicolas Jaar, programmé le lendemain. La question du jour revient à un type taciturne, qui sort brusquement de sa torpeur : « Dis, Nicolas Jaar, c’est pas le fils de Jean-Michel ? » En bas, Clément Meyer (Kill The DJ / Get The Curse) tente de faire oublier l’absence de Radio Slave. Un mec avec une tête de zèbre ne bouge plus, debout, immobile au milieu de la piste. Il est temps d’aller au lit.

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