On dit qu’elle est illustratrice, éditrice et tatoueuse, certains parlent même d’elle comme une faiseuse d’images, et on l’a découverte en rappeuse, musicienne et comédienne dans ses propres clips. Pourtant, Safia est autre chose. Ailleurs ? Non, elle est bien là. Mieux que ça, elle a réussi à obtenir une emprise totale sur notre système nerveux, invoquant une force autrement plus puissante, dark, fière et belle.
Chuchotements sexy, paroles crues qui invoquent autant Blanche Gardin qu’Alkpote, moiteur extrême, confessions d’ivresse à demi-mot dans le creux de l’oreille, coquineries mesquines… voici $afia Bahmed Schwartz, une artiste qui joue à fond la carte d’un décalage violence/retenue non dénié d’humour. Plus sexy tu crèves, et la gueule ouverte en prime. Vous nous direz, ça fait du bien d’entendre des femmes qui parlent trash, non ? Quand une Corine va jouer la carte chaude du disco glam ou une Giedré la mignonne folkeuse, on leur préférera le parlé de Safia, et les prods sublimes qui l’accompagnent.
Sur du Paul Seul (Casual Gabberz), du bon Jorrdee, ou encore en collaboration avec les moins connus mais aussi passionnants Timothée Joly, Arthrn, Amor Fati ouAlan Mayers, les textes de la muse Safia ne tombent pas à plat sur les premiers rythmes 4/4 qui débarquent dans le quartier. Non, ils s’accordent et se déhanchent entre les notes, les kicks et les traitements de sa voix. Qu’on se passionne pour ses délires EBM, down tempo hip-hop ou gabber, un seul mot d’ordre règne pour les hommes de l’ombre : charnel. Du porno féministe, du cul dans une ruelle, dans des chiottes sales, des pupilles dilatées, de l’amour sans le contrôle, et une déification – rarement vue à ce point – de la jouissance.
Bref, on pourrait dire que c’est de la branlette mais on aurait peur de se contredire. Alors, on s’en tiendra juste à dire qu’on l’aime.
Après Printemps, $afia va sortir l’EP Été, le nouveau volet de sa saga musicale ArtCore, le 21 juin, et sera en concert le 29 Juin au Festival Rockorama (Toulon).
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