Demain, c'est le grand jour : les Charrues deviendront encore un peu plus vieilles et souffleront ces fameuses 20 bougies que tout le monde attend.
Demain, c’est le grand jour : les Charrues deviendront encore un peu plus vieilles et souffleront ces fameuses 20 bougies que tout le monde attend.
Pas de doute, cet anniversaire devrait tenir toutes ses promesses : celui d’un festival exubérant, gargantuesque et pourtant toujours aussi bon enfant et attaché à son territoire. Comme une immense fête de village où, d’année en année, les habitants auraient invité leurs amis, puis les amis des amis… Pour finir par se retrouver avec plus de 5 000 bénévoles et 240 000 entrées en 4 jours !
Certains imaginaient une programmation mythique pour cette édition anniversaire. On a entendu les noms de Daft Punk, Neil Young ou même des Rolling Stones circuler ! Rien de tout ça finalement. Les Charrues sont restées fidèles à elles-mêmes : une programmation foutraque, ou en trois heures, on peut s’enchaîner Scorpions, Snoop Dogg et Mondkopf ! Une programmation concoctée à base de grosses têtes d’affiches françaises façon variet’ (Jean-Louis Aubert, Eddy Mitchell, Yannick Noah…) et quelques jolis coups (PJ Harvey, Lou Reed, Cypress Hill…). Derrière ces locomotives (on oublie volontairement Guetta), une centaine de groupes tout aussi divers dans leur style, leur nationalité et leur niveau de notoriété. C’est un peu comme à la fête foraine : il y en a pour tous les goûts, et à toute heure…
Cette prog’ des 20 ans a été critiquée. Et pourtant, en moins d’une journée, les 105 000 pass 3 ou 4 jours ont été vendus. Un commerce au noir a fleuri sur la toile, à tel point que le festival a dû mettre en place un système de bourse d’échange pour éviter les dérives (des pass proposés à 600 euros et un procès gagné contre un site anglais hier). Etonnant ? Pas tant que ça…
Les Vieilles Charrues, c’est le festival « à l’ancienne » par excellence. Celui qui jouit d’une côte d’amour irrationnelle et totalement déconnectée des aléas artistiques (et par la même de la surenchère des cachets). On y vient avant tout pour y retrouver une ambiance. Les bénévoles et les festivaliers font la force et l’attrait de ce festival. Les groupes, eux, se doivent de réaliser la bande-son pour cet étrange village de petits Gaulois bien décidés à faire la fête jusqu’à plus d’heure.
On pourrait penser qu’il s’agit d’une spécificité bretonne, voire des Charrues. Pourtant, une étude anglaise sur les festivaliers en Europe montre que le premier critère pour se décider à venir ou non sur un festival, ce n’est pas la programmation mais le nombre d’amis qui seront présents. La propreté des toilettes compte presqu’autant que la programmation…
Cette édition 2011 devrait donc être mémorable. Peut-être grâce à quelques concerts, peut-être grâce à une ou deux surprises de l’orga (un feu d’artifice ?) mais surtout grâce aux festivaliers, bien décidés à honorer cet anniversaire comme il se doit. L’orga ne s’y est pas trompée en mettant le paquet sur le fameux camping, qui deviendra cette année un véritable village (scène de concert, stands, bar, supérette…). Comptez sur nous pour vous ramenez quelques vidéos de là-bas…
Pour terminer sur une note musicale, on vous propose tout de même un artiste par jour à découvrir (ou redécouvrir). Totalement arbitraire et résolument réducteur :
Jeudi – 01h00 – Glenmor – Mondkopf (probablement la plus belle perle electro française de l’année)
Vendredi – 17h10 – Grall – Who Knew (le meilleur groupe indé du festival)
Samedi – 20h30 – Grall – Misteur Valaire (le groupe le plus efficace pour faire la fête à la canadienne)
Dimanche – 14h15 – Kerouac – Congotronics Vs Rockers (la création la plus étonnante et réussie de l’année)
J’aime énormément les vieilles charrues et je voudrais pas faire le rabat-joie, mais bon, cette année, la prog a en effet été critiquée, et à juste raison !
Il ne faut pas confondre fête foraine commerciale comme tendrait à le devenir avec des progs comme ça les vielles charrues (je provoque parce que je les aime !) avec une vraie diversité musicale qui peut être présente sur des festivals de cette taille là (Sziget anyone ?) ou on peut très bien avoir de tout, du free jazz au métal en passant par de l’électro, c’est juste une volonté artistique !
Malheureusement, comme les vieilles charrues sont quasi exclusivement auto financé, eh bien il faut « rentabiliser » pour pouvoir esperer rester important dans la course aux festivals (notamment face à livenation et le main square festival, mais bon, je vais pas afficher mon amour pour eux, je risquerais d’être grossier et vulgaire) et donc du coup, ils sont enfermés dans une course à l’audimat, ou plutôt au spectateur, donc forcément ils doivent ratisser large, ce que je regrette beaucoup.
Alors oui, on pourra me répondre que ce ne sont pas les seuls, que les Transmusicales sont aussi d’une certaine manière victime de celà (bien que moins important, parce que si on veut pas voir MIA ou Oizo les 2dernières années, y’avait juste 4 ou 5 autres choses au même moment !) mais bon, je trouve ça malheureux que les charrues s’orientent de plus en plus vers quelque chose qui n’est que marginalement de la découverte musicale (parce que c’est ça aussi un festival, non ? j’aurais mal compris ?)
Musicalement,
Un euro-festivalier
@ tartarin de tarascon :Le Pays de Cocagne est, dans l’imaginaire européen, une sorte de paradis terrestre, une contrée miraculeuse dont la nature déborde de générosité pour ses habitants et ses hôtes. Loin des famines et des guerres, Cocagne est une terre de fêtes et de bombances perpétuelles, d’inversion des valeurs et des lois naturelles, où l’on prône le jeu et la paresse, et où le travail est proscrit. ROCK’N’ROLL!
Pays de Cocagne ? Je croyais que c’était en Bretagne.